vendredi 31 août 2012

De Kraków à Warszawa

L'icône de Marie Mère de Dieu

En repartant d’Ukraine, je devais rejoindre une délégation de ma province (Ile-de-France Ouest), invitée à participer au pèlerinage de la province Pologne Centre-Est, du 15 au 19 août à Varsovie. Ils étaient quarante-cinq, partis de Paris le dimanche 12 août, et le plan était de les retrouver le lundi matin à Cracovie. Avant de se rassembler avec les Polonais à Varsovie, notre délégation avait planifié un pèlerinage « sur les pas de Jean-Paul II », de Cracovie à Varsovie, en passant par Wadowice et Częstochowa.
J’ai donc pris le train de nuit le dimanche soir à la gare de Lviv et j’ai eu la bonne surprise de me retrouver seul dans un compartiment de trois couchettes : il y avait une belle couette, un lavabo, une bouteille d’eau… presque un wagon-lit ! Mis à part les contrôles (entre minuit et une heure du matin) effectués successivement par la police et la douane ukrainiennes et polonaises, la nuit fut calme et reposante. A l’arrivée à Cracovie, j’ai eu la joie de retrouver sur le quai Ula et Anna, venues me guider jusqu’à l’hôtel où se trouvait la délégation de ma province. Ils étaient bien là, en train de prendre leur petit-déjeuner. Joie des retrouvailles avec Isabelle et Julie, mais aussi avec Albéric et Nicolas, mes deux fils aînés, et avec une dizaine de personnes de ma communauté ! 
L'église Notre-Dame de l'Assomption

Mais il faut déjà partir visiter Cracovie, très belle ville, pleine de souvenirs du bienheureux Jean-Paul II : l’église Notre-Dame avec son magnifique retable (c'était aussi le jour où une nouvelle trompette allait jouer chaque heure le célèbre hejnal aux quatre coins du plus haut clocher de l'église), la colline Wawel avec le château et la cathédrale. Marguerite, notre guide polonaise nous explique toute l’histoire de la ville avec énormément de détails et nous l’écoutons tous avec beaucoup d’attention. Nous terminons la journée par la visite du quartier Nowa Huta, modèle de l’architecture socialiste… et nos aumôniers célèbrent une messe dans une chapelle de l’église de ce quartier. Comme cette chapelle est celle des confessions, nous sommes très heureusement surpris de voir, en ce jour de semaine, la longue file des personnes qui attendent de recevoir le sacrement de réconciliation.

Le mardi matin, il faut se lever tôt pour rejoindre Wadowice : nous jetons un dernier regard sur la ville de Cracovie, la Vistule qui va comme nous aller jusqu’à Varsovie et le sanctuaire de Sainte Faustine que nous ne verrons pas… il faudra revenir ! Mais nous voilà déjà à Wadowice, ville devenue célèbre pour avoir vu naître Karol Wojtyła. 

Le Bienheureux Jean-Paul II devant sa maison natale
Nous allons voir l’église paroissiale où il a été baptisé ; la maison natale est tout à côté, mais en travaux car elle va devenir un musée. Les pâtisseries proposent toutes le fameux gâteau à la crème, le Kremówki, que Karol appréciait tout particulièrement ! Et nous repartons pour apercevoir (sans descendre du car) les sinistres camps d’Auschwitz et de Birkenau… Il pleut et le paysage est lugubre, grand silence dans le car…. Nous sommes particulièrement émus de nous trouver là en ce jour de la fête de Saint Maximilien Kolbe…
Puis nous faisons route vers Częstochowa et la colline de Jasna Gora ; il faut se dépêcher car c’est le 14 août et de très nombreux pèlerins sont attendus dans le sanctuaire ! 

Nous avons la chance de pouvoir accéder assez vite à la chapelle où nous pouvons vénérer l’icône de Marie Mère de Dieu : elle a revêtu sa belle robe de diamants ! L’après-midi, nous assistons à une messe en polonais (concélébrée avec trente prêtres !), puis avec un petit groupe, nous retournons vers l’icône, avec la file de ceux qui font une démarche individuelle : les derniers mètres se font à genoux… 
Les pèlerins affluent pour les fêtes du 15 août

Puis, nous assistons à l’arrivée des délégations de pèlerins qui affluent pour la fête de l’Assomption ; c’est un défilé ininterrompu, les délégations se suivent et s’avancent pour recevoir une bénédiction du chapelain du sanctuaire. Certains viennent de très loin, et à pied ! Mais il faut déjà repartir et rejoindre Varsovie : une dernière nuit d’hôtel sur la route et nous voici à Varsovie, accueillis par les Polonais de la province sur le lieu du pèlerinage. Marguerite nous quitte pour retourner à Cracovie ; elle nous aura beaucoup appris sur l’histoire de son pays, sur la fierté et le courage du peuple polonais, sur les liens particuliers d’amitié qui unissent nos pays, sur les grands saints polonais, Saint Stanisław Kazimierczyk, Sainte Faustine Kowalska, Saint Maximilien Kolbe, le Bienheureux Jerzy Popiełuszko et bien sur notre cher et bienheureux Jean-Paul II !

Les photos




jeudi 30 août 2012

Deux pèlerinages en Ukraine.


Toutes les provinces ne sont pas identiques ! La province « Entre les Mers » regroupe par exemple cinq pays, parlant cinq langues différentes, avec trois alphabets différents ; trois de ces pays sont dans la zone dite Schengen de l’Union Européenne (Lituanie, République Tchèque et Slovaquie), et les deux autres (Russie et Géorgie) sont dans une situation de tension politique très forte… Alors, quand il faut organiser une réunion provinciale ou un pèlerinage, c’est difficile de le faire en Europe (les visas Schengen sont difficiles à obtenir), c’est impossible en Russie (pour les Géorgiens), et ça serait trop cher d’aller jusqu’en Géorgie ! Alors, il faut aller en Ukraine, même si les temps de trajet (car ou train) sont longs… une vingtaine d’heures ! Seuls les Géorgiens, obligés de prendre l’avion, ont des temps de trajet raisonnables... Ils ont tout de même été 350 à venir jusqu’à Lviv, et je tenais à être là pour saluer ces pèlerins, merveilleux messagers de la joie ! merveilleux, par leur énergie, par leur enthousiasme, par leur jeunesse ! Merci à tous, vous m’avez redonné du tonus, votre joie est communicative !
Atelier de danse
Quand je suis arrivé à Lviv, la célébration d’ouverture avait déjà eu lieu et tous se préparaient pour des ateliers ; j’ai participé à celui des danses, tout en observant les belles bulles de savon de l’atelier voisin !

Atelier de bulles de savon
Le pèlerinage proprement dit a eu lieu le samedi où nous sommes allés jusqu’au monastère de Hoshiv à une centaine de kilomètres au sud de Lviv, là où est vénérée une icône miraculeuse de Marie Mère de Dieu. Ce jour-là, c’étaient les communautés de la province Ukraine, tout heureuses de la venue de la province voisine, qui avaient organisé la journée. Ils sont venus à 650, ce qui fait que nous étions environ mille pèlerins ! Ce fut une journée de prière et de fête, la joie de se retrouver tous ensemble a éclaté de façon extraordinaire !
Marche vers le monastère de Hoshiv
Le rassemblement des deux provinces dans le monastère
Outre les particularités linguistiques de la province, celle-ci vit très fortement les divisions entre plusieurs traditions chrétiennes : catholiques, protestants et orthodoxes. Comme les célébrations eucharistiques sont difficiles à organiser (seule une messe catholique a pu être célébrée le dimanche), les organisateurs ont choisi de se rassembler autour d’autres signes très forts, des signes d’unité !
-          La Croix : le vendredi soir, nous avons eu une magnifique célébration de vénération de la croix. La soirée a commencé par un très beau mime, qui fut suivi d’un temps où chacun a pu s’approcher d’une croix tenue par deux personnes vêtues de blanc. Beaucoup de personnes handicapées se sont succédé pour le faire, et même celles qui d’habitude sont très agitées ont assuré ce service avec beaucoup de calme et de dignité. Quand 350 personnes viennent vénérer la croix, que chacune le fait en prenant le temps de bien poser son geste, que ce soit une génuflexion, une caresse, un baiser, un recueillement ou tout ça à la fois, ça peut paraître long, mais en réalité, je n’ai pas vu le temps passer !
-          La Parole : les temps de prière ont toujours inclus une lecture de la Parole de Dieu, qui a été systématiquement lue dans toutes les langues, six en incluant l’italien (une délégation d’une dizaine de personnes de la province Kimata était présente), sept en incluant l’ukrainien le jour du pèlerinage à Hoshiv ! Ce fut très beau d’entendre cette parole retentir dans une telle diversité de langues !
-          L’icône de Marie Mère de Dieu : dans le monastère de Hoshiv, nous avons pu aller vénérer l’icône miraculeuse, entrer en relation, dialoguer avec le Christ et sa Mère, présents réellement dans cette peinture, si belle et si lumineuse.
-          L’onction : avant de quitter le monastère de Hoshiv, nous avons tous été bénis par les aumôniers avec de l’huile parfumée déposée sur notre front ; puis nous avons reçu du pain béni.
-          Le lavement des pieds : dans chacun de nos groupes de partage, nous avons refait le geste de Jésus le soir du Jeudi Saint, ce geste qu’Il nous a invités à refaire. Ce fut là aussi un temps de grand recueillement où tous nous avons été successivement serviteurs et servis…
-          Tous ces signes n’étaient pas destinés à nous faire oublier la souffrance de ne pouvoir goûter tous ensemble l’Eucharistie, mais à nous faire communier par les autres sens : la vue (icône, croix), l’ouïe (parole), l’odorat (huile parfumée) et le toucher (croix, lavement des pieds).

Il y a eu le dernier soir une grande fête : un navire (et son capitaine Olga) est venu chercher les délégations de chaque pays et les a fait monter à bord avec une couronne représentant les 12 personnes de la barque de Foi et Lumière ; ensuite ce navire est allé rejoindre un grand phare, apparu sur la façade de l’immeuble où nous étions logés et chacun a reçu une lumière pour continuer sa route. Puis nous avons dégusté un très bon gâteau d’anniversaire, et c’était déjà la fin et le temps de repartir… J’ai salué ces messagers de la joie en leur disant que leur pèlerinage n’était pas terminé : avec leur couronne et leur lumière, ils avaient encore une mission, celle d’aller adorer l’enfant de la crèche, celui qu’ils trouveraient emmailloté dans une mangeoire !
Merci à Olga et à tous ceux qui ont préparé ce très beau pèlerinage, merci à Uliana pour la magnifique journée au monastère de Hoshiv, j’ai été très heureux avec vous, vous m’avez fait du bien ! Vous n’avez pas travaillé en vain, les fruits de tous vos efforts seront nombreux et très beaux !

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mercredi 29 août 2012

Quelques impressions sur le pèlerinage de Rekvere en Estonie

Du 3 au 5 août, le dernier des pèlerinages organisés par la province "Aurores Boréales" a eu lieu en Estonie. L'équipe provinciale avait choisi de célébrer l'anniversaire de Foi et Lumière dans les quatre pays dans l'ordre chronologique de la "naissance" de Foi et Lumière dans chaque pays : en 2011, trois pèlerinages ont eu lieu au Danemark, puis en Norvège et en Suède. Cette année, c'est au tour du petit dernier, l'Estonie, d'accueillir la dernière étape de ce pèlerinage itinérant. Raúl, le vice-coordinateur international qui accompagne cette province est allé participer à ce pèlerinage. Il m'a envoyé ce document avec une dizaine de photos : il raconte ses trois jours en Estonie, mais surtout, il décrit ses sentiments personnels vis-à-vis de sa mission de très belle manière ! Merci Raúl !
 

Raúl avec Aslaug

Il est presque quatre heures du matin, et je ne dors plus, alors que le réveil n’a pas encore sonné. Je dois aller rejoindre la province, "Aurores Boréales" pour son pèlerinage à Rakvere (Estonie). A mon arrivée à Tallinn, la capitale de l’Estonie, j’ai été accueilli par des personnes du Danemark, de la Suède et de la Norvège. Avec l'Estonie, ces trois pays forment une province qui compte environ 18 communautés. Dès mon arrivée, je me suis senti comme à la maison. De Tallinn à Rakvere, il faut une heure et demie en bus. Je n'ai pas vu grand-chose du paysage, car je me suis endormi immédiatement !

Tauno, pasteur luthérien, avec sa famille.
A Rakvere, nous sommes allés à la paroisse où la réunion devait avoir lieu, tout près de l'hôtel, simple mais confortable, où nous devions dormir. Je partageais ma chambre avec Ula, un papa norvégien et le chauffeur du bus de l'une des communautés d'Estonie. Mes craintes sur les bruits de ronflement se sont vite dissipées… car je me suis endormi le premier. Le pasteur de la paroisse, Tauno est un homme, jeune marié, avec un enfant d'un an et demi. Dans ce pays, la majorité des chrétiens sont luthériens, et dans cette tradition chrétienne, les pasteurs peuvent être hommes ou femmes, célibataires ou mariés. Il y avait aussi Allan, un autre pasteur, avec sa famille. Et il y avait deux femmes pasteures, avec leur fille ayant une déficience intellectuelle. J’ai été surpris de voir une célébration présidée par des pasteurs, hommes et femmes… et parents. Parmi les paroissiens, j'ai remarqué qu'il y avait de nombreuses mamans, que des mamans ! Où étaient les papas ? La charge de l'engagement et la responsabilité des enfants ne serait qu’une question de femmes ? Les familles estoniennes sont très simples, les personnes sont très ouvertes et amicales, et le niveau de vie peu élevé, au contraire des pays scandinaves. Les Estoniens ont longtemps vécu sous le joug de l'URSS. Le pays n’a acquis son indépendance qu’en 1991, puis a rejoint l'Union européenne. C’est un pays d'environ un million et demi d'habitants, dont 400.000 vivent à Tallinn, la capitale. A six heures, il n’y a plus personne dans les rues, car les Estoniens dînent très tôt, comme dans beaucoup de pays du nord.

Le chemin de croix
L’organisation du pèlerinage était très simple. Le samedi matin, nous avons eu des ateliers (musique et danse, décoration de bougies, fabrication d’anges, représentations de scènes bibliques avec des marionnettes et des dessins...). En début d’après-midi, il y a eu un chemin de croix dont les stations étaient préparées dans les jardins de la paroisse. Tout cela était organisé avec beaucoup d’enthousiasme. Pour les Estoniens, c'était la première fois qu’ils rencontraient  des personnes de  Foi et Lumière d'autres pays, et ce fut pour eux une merveilleuse découverte. Il y a pour le moment deux communautés, avec une troisième qui pourrait bientôt démarrer.
Le samedi après-midi, nous sommes allés au château de Rakvere, chargé de plusieurs siècles d'histoire. C’est là que se sont battus Scandinaves, Lettons, Russes, Polonais, Danois, Suédois, Prussiens .... La visite du château fut très plaisante, et nous y sommes restés pour le dîner. Je connaissais mal la cuisine estonienne, mais tous mangeaient de si bon appétit que je n’ai pas fait la fine bouche. Nous avons été servis par des serveuses habillées en costumes d'époque et la boisson nous fut apportée dans des verres en terre cuite : je pensais (avec grande joie) qu’ils étaient remplis de bière, mais ce n’était que du jus de cerise, boisson tous publics !

Puis il y eut une soirée festive suivie d’une prière avant le coucher. Aslaug, la coordinatrice (norvégienne) de la province, m'avait demandé d’apporter ma guitare, car personne ne jouait d’un instrument et ça pouvait être source de joie et d'animation. Et ça a bien fonctionné. La musique (avec les chants et la danse ...) est un langage universel. Tout le monde aime bouger son corps au rythme des accords, et nous savons combien cela est important pour Foi et Lumière. Je ne pouvais communiquer qu’en anglais, et seulement avec ceux qui le parlaient, et ils étaient peu nombreux. La plupart des Estoniens ne parlent pas l'anglais, mais on arrive toujours à trouver quelqu’un pour se faire comprendre. Ensuite, il y a le langage universel de l'affection : les sourires, les étreintes, le regard .... Parfois, mon nez de clown m'a aidé à communiquer et à faire rire les gens.
Nous avons terminé la rencontre en nous unissant pour la liturgie dominicale. Il y avait un petit groupe de jeunes qui a chanté et nous avons complété  leurs chants avec d'autres chants Foi et Lumière. Puis il y eut l’envoi, les remerciements, le repas et ce fut le départ. Comme partout, un départ après une rencontre Foi et Lumière est une ode à l'immortalité et à l'éternité. Les étreintes, les larmes, les échanges d’adresses e-mail, sont des moments incontournables et souvent interminables.


J'ai remarqué que seulement des petites délégations étaient venues du Danemark, de Suède et de Norvège. Au total, nous étions environ 50 personnes, soit une dimension quasi familiale. L'explication est qu’il n'était pas possible d’héberger plus de personnes dans l’hôtel... et que la priorité était de soutenir et renforcer l'Estonie. Et puis, c’était le quatrième pèlerinage organisé par la province après ceux du Danemark, de la Norvège et de la Suède en 2011. Certes, les questions économiques sont toujours un facteur limitant. Et l’organisation de ce pèlerinage a nécessité des efforts de préparation extraordinaires. Aslaug et Virge (de l'Estonie) ont travaillé dur. Coordonner les activités avec 4 pays différents est un défi important.
Personnellement, je me sens très reconnaissant pour l'accueil que j'ai reçu. J’étais l'oiseau exotique, un peu comme cet aumônier congolais dans une communauté de Madrid ! Au milieu des Vikings, il y avait un Espagnol ! Mais se sentir à la maison où que l’on soit est la richesse et le miracle de Foi et Lumière International.
Le dur labeur d'un vice-coordinateur international
Cela m’a demandé aussi des efforts : ce fut un long voyage de 3 jours. Et pour me permettre d'y aller, Laura a dû s’organiser et s’est installée chez ses parents avec nos deux enfants. Bien que ce soit moi qui sois vice-coordinateur international, c’est une mission que nous partageons à deux. Et il faut faire des efforts et des sacrifices. Mais nous le vivons ou du moins nous essayons de le vivre comme une réponse commune à l'appel de Dieu à travers Foi et Lumière.  J'aurais pu avoir de nombreuses raisons "logiques" pour dire à Ghislain : Je ne peux pas, je ne veux pas, je ne sais pas parler estonien, j'ai peur de l'avion, je n'ai pas de temps .... mais au final, je fais confiance à Dieu. Et à chaque fois, cela me fait grandir, moi et les autres, même si ce n’était pas évident au départ. Me sentir petit, avec des possibilités d'expression insuffisantes, et sans avoir les solutions aux problèmes qui me sont posés ... suppose de ma part de grandir, de me vider de mes sécurités et de m'ouvrir à la confiance en Dieu et en les autres. Je ne me suis pas senti seul, mais si j’ai ressenti cette solitude, qui est réelle, normale et naturelle pour celui qui a reçu une mission, il faut s’en remettre à Dieu dans une attitude de service, comme pour le lavement des pieds. Ce n'est pas toujours facile. J'ai besoin de ma communauté, de mes amis de Foi et Lumière, de ma famille ...
Foi et Lumière est une joie profonde, même dans la souffrance. C'est une grâce, dont je ne suis pas encore tout à fait conscient. Parfois, j’en ai l’intuition, parfois je la touche presque... D’autres fois, je me demande comment c’est possible. Un jour, dans ce pèlerinage en Estonie, j’ai mangé et en face de moi, il y avait un garçon dans un fauteuil roulant. Sa mère le faisait manger parce qu'il ne pouvait pas bouger ni parler. Il me regardait fixement. J'ai demandé à sa mère quel âge il avait ? 41 ans, comme moi ! Puis, j'ai fondu en larmes .... Pourquoi lui et pas moi? Comment est-ce possible, mon Dieu ? Pourquoi ? Qu'est-ce que tu attends de moi? Qu'est-ce que je peux faire pour toi et pour eux?

Enfin, bien sûr, je rends grâce à Dieu pour Foi et Lumière et tout ce que cela signifie pour tant de personnes simples, pour tant de personnes ayant une déficience mentale, pour tant de familles ... dans autant de pays à travers le monde. En fin de compte, que nous soyons Vikings, Africains ou Espagnols ou Portugais, tous les êtres humains sont faits de la même étoffe : nous avons besoin de la communauté, besoin d'aimer et de nous sentir aimés, nous avons besoin de raisons d'espérer, de célébrer et faire la fête, nous avons besoin de partager les blessures... Besoin de Dieu !

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mardi 28 août 2012

Pèlerinage de la Grande Prairie


Le pèlerinage va commencer !
A Winnipeg, du 3 au 5 août, les pèlerins de la province Canada Ouest sont venus rejoindre à ceux qui étaient restés après la session de formation internationale. Des pèlerins sont aussi arrivés des provinces voisines (Canada Est et USA Ouest) et nous nous sommes retrouvés une cinquantaine, prêts à rayonner la joie sur la grande prairie du Manitoba. La province est très grande, elle va de l’Ontario jusqu’à la Colombie Britannique, des grands lacs jusqu’au Pacifique, en passant par la prairie et les montagnes. Pour rejoindre Vancouver, la communauté de Powell River, qui n’est qu’à 150 kilomètres environ, doit emprunter deux bacs…
Nous avons tous été équipés d’un foulard brodé à notre nom (nous avons été appelés par notre nom), d’une boussole pour ne pas se perdre dans ces vastes étendues, d’une petite lumière pour briller comme les étoiles dans la nuit, d’une gourde en plastique pour se rafraichir…

Il n’y a que très peu de lieux de pèlerinages dans la province et nous sommes allés prier dans les ruines d’un ancien monastère trappiste dans les environs de Winnipeg. L’abbaye Notre-Dame-des-Prairies, fondée à la fin du dix-neuvième siècle, est la « fille » de l’abbaye cistercienne de Bellefontaine. Les moines sont partis en 1978 s’installer loin de la ville pour préserver leur vie contemplative, et le monastère abandonné a été détruit cinq ans plus tard par un incendie…

Grâce à de bons DVD, nous avons pu revivre en images (et avec les commentaires de Marie-Hélène) le pèlerinage de 1971, et c’est Jean Vanier qui a assuré la méditation de l’Évangile du lavement des pieds ! J’ai, à la suite de ces vidéos, parlé de nos fondateurs : j’étais très impressionné d’avoir à le faire, me sentant bien petit pour présenter Jean et Marie-Hélène à des personnes dont certains les connaissent aussi bien, sinon mieux que moi… Mais finalement, j’ai été heureux de le faire, me contentant de ne parler que de mon expérience personnelle, et de tout ce qu’ils m’avaient apporté !
Malheureusement, je suis parti avant la fin du pèlerinage… je n’ai pas pu assister à la messe qu’a présidé Monseigneur James Vernon Weisberger, archevêque de Winnipeg, et à la fiesta qui a suivi. Je remercie chaleureusement Celine, coordinatrice de la province et toute l’équipe qui a préparé ce pèlerinage : je suis sûr qu’il portera beaucoup de fruits pour la province !

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Les premiers beaux fruits du pèlerinage.

mercredi 8 août 2012

Formation internationale - Saison 1 / épisode 7 : Winnipeg

Les participants
Après Hong-Kong, Sao Paulo, Zembrzyce, Lima, Ciney et Alexandrie, la caravane de la formation internationale s’est arrêtée à Winnipeg (Canada) pour sa septième session. Ils étaient 21, venus des provinces Canada Ouest, USA Est et USA Ouest pour rayonner comme les étoiles de l’univers. Dans le groupe, j’ai eu la grande joie de retrouver Maureen O’Reilly qui fut coordinatrice internationale de 1990 à 2002 ; nous avons bien partagé sur cette belle mission ! La formation a eu lieu dans les bâtiments de l’université mennonite canadienne (CMU) du 29 juillet au 3 août. Tous les participants ont montré beaucoup d’enthousiasme et ont manifesté un intérêt très marqué pour tout ce qui leur a été proposé : identité et mission, accompagnement, discernement, rôle des aumôniers, œcuménisme, finances, nouvelles de la famille internationale, mission de Foi et Lumière.
Exercice : Olivia accompagne Fred
Nous avons eu la grande joie d’avoir avec nous Olivia et Lauren, deux jeunes filles membres d’une université catholique de Washington DC : elles ont apporté gaîté et fraicheur, et elles n’ont pas du tout été intimidées par une assistance dont la moyenne d’âge était plutôt élevée… Il y avait aussi Michael, personne ayant un handicap mental : il a été très présent et a apporté à la formation beaucoup de réalisme.

Cette formation a été une grande réussite : chacun, au moment des appréciations, a pu dire combien cette formation lui avait apporté, qu’il/elle repartait avec une énergie renouvelée pour faire grandir Foi et Lumière dans sa province et que ses peurs d’un manque de dynamisme s’étaient envolées. Tim Buckley a dit dans sa présentation sur le discernement : « un bon discernement se mesure aux fruits qu’il donne » ; je suis sûr que les fruits de cette formation seront nombreux et confirmeront ainsi toutes ces appréciations positives !
Grande fiesta avec une communauté de Winnipeg

Le dernier soir, nous avons été accueillis par une des communautés de Winnipeg pour  un barbecue et une fiesta comme il n’en existe qu’à Foi et Lumière ! Nous avons beaucoup chanté et ri, un vrai bonheur !

Un grand merci à l’équipe de formation (Claude et Denise, Tim et Maria-Cecilia), à Jane et Ron qui, sur place, ont été la cheville ouvrière de cette formation, et à Fred qui en a été le coordinateur.

Il reste encore un épisode à réaliser : ça sera à Salamanque, en décembre, avec les trois provinces de la péninsule ibérique ! Il faudra ensuite penser au contenu de la saison 2 !

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