lundi 27 février 2017

Chaud et froid en Ukraine

Pavlo, roi de l'Ukraine
Après l’Égypte, pays où Foi et Lumière est bien vivant, et plein d’énergie, je suis allé dans un autre pays où notre mouvement est tout aussi dynamique, l’Ukraine. Le climat n’y est pas tout à fait le même puisque, juste avant mon arrivée, il a beaucoup neigé et la température a allègrement dépassé (vers le bas) les – 10 degrés !
Pavlo et sa marmotte (babak en ukrainien)
Mais la chaleur dans les cœurs a largement compensé le froid à l’extérieur. La rencontre proprement dite s’est passée tout près de la frontière polonaise, à plus de 100 km au sud-ouest de Lviv, à Lopushanka-Khomyna. Nous étions une cinquantaine venus de presque toutes les communautés de ce pays-province. L’ambiance fut studieuse et joyeuse, sérieuse mais aussi détendue ; il y avait beaucoup de jeunes et d’enthousiasme, des temps de formation, mais aussi des temps de partage, de rencontre et de fête. Le but de cette rencontre était de désigner le coordinateur de la province, tous les vice-coordinateurs ayant été élus en mai 2016. Après un discernement réalisé avec l’aide de la responsable du comité de nomination, Pavlo (28 ans) a été élu et ce fut un grand temps de célébration. Il a fallu en effet confirmer cette élection par toutes sortes d’épreuves imaginées par les uns et les autres, depuis des questions posées par Jean Vanier et Marie-Hélène Mathieu, plus vrais que nature, jusqu’à la vérification de ses capacités personnelles dans des domaines très variés dont la confiance : il fallait, pour Pavlo qui avait les yeux bandés, se laisser tomber en arrière du haut d’une chaise en espérant que les membres de sa province seraient là pour le rattraper !
Nous avons profité du beau temps (mais froid…) pour prendre l’air et aller faire une grande bataille de boules de neige. Quand il fait froid comme ça, il faut se bouger.
Séance de bronzage dans la neige !
Il y a eu aussi une revue des activités de la province pour l’année 2017 : beaucoup de choses, dont une retraite pour les guitaristes des communautés ! Et le mot d’ordre pour l’envoi, c’était « multipliez-vous ! » L’Ukraine a le grand désir d’aller annoncer Foi et Lumière partout dans le pays, et notamment vers l’est où il n’y a pas encore beaucoup de communautés. Chacun, avant de partir, a été béni et a béni les autres, un grand moment où des choses très belles peuvent s’échanger entre les uns et les autres.
J’ai séjourné à Lviv avant et après cette belle assemblée provinciale ; j’étais logé dans une chambre de passage à l’Université Catholique d’Ukraine (UKU) dont le président est Monseigneur Borys Gudziak, éparque des grecs-catholiques ukrainiens de France, de Suisse et du Bénélux. Il réside à Paris, mais il était de passage à Lviv ; il a célébré la divine liturgie dans l’église de l’université et j’ai eu la chance d’y participer et de pouvoir parler un peu avec lui ensuite : il souhaite démarrer Foi et Lumière dans son éparchie ; j’irai donc le voir bientôt.
Visite au centre Emayc (Emaus)
L’UKU, c’est aussi ce foyer, situé au cœur de l’université, qui accueille quatre personnes ayant un handicap mental. Monseigneur Borys, quand il était recteur de l’université, a voulu que les étudiants soient formés intellectuellement, mais aussi qu’ils puissent avoir une possibilité de contact avec des personnes différentes pour être mieux "structurés" humainement. Quelle belle intuition ! Ce foyer dépend du centre Emaus dirigé par Christina, qui a fait partie de ma communauté, et nous avons pu passer un bon moment ensemble pour le dîner, pour jouer et prier. Le lendemain, j’ai pu la retrouver sur son lieu de travail avec son équipe. J’ai réalisé combien leur travail d’information, de communication, de sensibilisation au problème du handicap était important et riche de résultats positifs !
Pour que le séjour soit le plus complet possible, j’ai aussi été accueilli le temps d’un dîner à l’Arche de Lviv. Encore un bon moment.

Merci beaucoup à Uliana, à Pavlo et à tous ceux qui ont rendu ce séjour en Ukraine si riche en rencontres. Je me suis senti chez moi chez vous !



vendredi 17 février 2017

De Toutânkhamon aux pyramides

Toutânkhamon
Après l’assemblée de la province ILA Trinity à Beyrouth, l’étape suivante, toujours au Moyen Orient, a été l’Égypte pour six jours bien remplis.

J’ai été accueilli à l’aéroport par Amgad, vice-coordinateur international pour les 6 provinces de cette région, et sa famille : Mary sa femme, Edward et Rita, leurs deux enfants de sept et deux ans. C’est une période de vacances en Égypte et j’ai eu le plaisir de les accompagner pour une découverte du Caire. Ils habitent à Mansoura, à deux heures de voiture à l’intérieur du delta du Nil et n’ont pas très souvent l’occasion de venir dans cette ville immense où la circulation est assez surprenante. Le même trajet peut prendre 45 minutes ou deux heures selon les embouteillages, les lignes blanches sont là pour faire joli et les piétons traversent quand et où ils ont envie de passer de l’autre côté ! Nous avons effectué un grand voyage dans le temps pour aller visiter le Village Pharaonique : on y découvre une impeccable reproduction de la vie dans l'Égypte antique. Ce voyage à l'époque des pharaons est rendu très vivant par des acteurs et des reproductions de bâtiments (y compris la tombe de Toutânkhamon), de vêtements et des modes de vie de l'Egypte antique. Ce fut un excellent rappel des cours d’histoire que j’avais suivis il y a bien longtemps.
L'équipe du carnet de route
Le soir, après avoir récupéré Corinne Chatain qui arrivait de Paris, nous avons rejoint le quartier de Muqattam qui domine la ville du Caire. C’est là, chez les petites sœurs de Jésus que nous avons retrouvé l’équipe du futur carnet de route : Abouna Adel, Maged, Rami, Aïssa et Bernadette, la fondatrice de Foi et Lumière en Égypte. Pendant deux jours, nous avons bien travaillé pour construire la trame de ce document qui va accompagner les communautés du monde entier pendant une année. Le thème qui avait été retenu est la prière de Foi et Lumière et nous serons abreuvés chaque mois par les eaux du Nil, ce grand fleuve sans lequel il n’y aurait pas de vie dans le pays ; dans la liturgie copte, il y a une très belle prière aux eaux du Nil qui sera reprise dans le carnet de route.
Atelier de tissage
Nous avons bénéficié de l’environnement des trois petites sœurs de Jésus, de leurs prières, et, accompagnés par la petite sœur Odile, nous avons pu accompagner la petite sœur Magda dans le quartier voisin des chiffonniers du Caire, là où sœur Emmanuelle a vécu au milieu de la plus grande communauté de zabbalines (chiffonniers) du Caire. C’est là qu’elle passe ses journées auprès d’enfants dans une école et de femmes dans les ateliers. Très impressionnant, surtout quand on sait que c’est là que travaille le responsable de la communauté Foi et Lumière locale, "les Frères de Jésus" que, malheureusement, nous n’avons pas pu rencontrer. Nous avons pu visiter des ateliers de tissage, d’artisanat avec des matériels de récupération (papier, capsules de café, capsules de canettes…).
Chez les chiffonniers du Caire
Du Caire, nous avons pris le train pour rejoindre Minya, à plus de quatre heures vers le sud. La province Egypte Centre nous y attendait pour leur fête de la lumière, une super fête avec plus de 600 participants. Pour un reportage plus détaillé, lisez le numéro 216 d’Ombres et Lumières, vous y verrez combien les Égyptiens de Minya sont accueillants et chaleureux !
Au retour au Caire, il restait encore un peu de temps avant de reprendre l’avion du retour et nous avons eu la chance de pouvoir visiter le site le plus fameux qui existe sur terre, car c’est là que se trouve la seule des sept merveilles du monde encore visible aujourd’hui…. les pyramides ! Toujours avec Amgad et Mary, mais sans leurs enfants, je me suis retrouvé avec une âme d’enfant, les yeux tout écarquillés, pour admirer ces somptueuses réalisations, de haut desquelles plus de quarante-deux siècles nous contemplent ! Pour jouer le jeu jusqu’au bout, il fallait bien monter sur un chameau… ce qui fut fait ! Le retour à l’aéroport nous permit de prendre un avion dont l’heure de décollage était 1h35 du matin ; la nuit fut courte pour une arrivée à 5h…
L'album photo
Au pied de la pyramide de Khéops


mercredi 8 février 2017

Coup de foudre au Liban

Le couvent Notre-Dame du Puits
C’est rare de voir la foudre tomber sur un avion quand on est à l’intérieur ; c’est comme une grosse vague blanche qui recouvre l’avion du haut vers le bas, un petit bruit sec, et puis rien… C’est à la fois impressionnant et insignifiant, merci M. Faraday ! C’est ce qui m’est arrivé avant l’atterrissage à Beyrouth fin janvier, alors que je me rendais au Liban pour l’assemblée de la province ILA Trinity. C’est peut-être l’Esprit Saint qui me souhaitait ainsi la bienvenue ?
Pendant deux jours, nous nous sommes retrouvés dans le couvent Notre-Dame du Puits, au-dessus du port de Beyrouth, avec les communautés libanaises de la province ; malheureusement, la communauté d’Iran n’était pas présente et les délégués d’Arménie qui avaient pu faire leur première étape jusqu’à Moscou (le trajet le plus commode pour venir d’Arménie au Liban !) ont raté leur correspondance et ont dû faire demi-tour…
Pendant une journée, ce furent des réflexions sur le thème qui avait été choisi pour cette assemblée, "nous voulons te dire oui". Une phrase extraite de la prière de Foi et Lumière, ça m’a paru un bon choix alors que nous allions la semaine suivante préparer le carnet de route de l’année prochaine sur ce thème. Pendant le temps en groupes de partage, j’ai pu aller visiter le lieu de la rencontre internationale de 2018, Notre-Dame du Mont. C’est un très beau site avec une vue exceptionnelle sur Beyrouth et la baie de Jounieh et il y a des installations très modernes avec un très bel amphithéâtre, de nombreuses salles pour les ateliers et groupes de partage, une grande chapelle… Je suis sûr que les délégués s’y sentiront très bien ; même en été où il peut faire chaud au Liban, les températures sont moins élevées dans les hauteurs et il y a de l’air.
Le dimanche, ce fut l’assemblée provinciale proprement dite avec le choix des priorités et le discernement de celui ou celle qui allait remplacer Antoine Abboud pour accompagner la province pendant les quatre prochaines années. Ce temps fut introduit par une vidéo où tous les anciens responsables du pays ou de la province ont pu dire comment ce oui donné avait changé leur vie, depuis tante Denise jusqu’à Antoine, que des très beaux et émouvants témoignages.
Antoine et Antoinette 
Monseigneur Michel Aoun
Ce fut Antoinette Makhoul qui a été choisie pour ce service, et comme d’habitude, tous sont venus remercier la remercier pour avoir accepté : elle a tout de suite revêtu le tablier que lui a transmis Antoine. Il restait encore à choisir ceux qui allaient accompagner les communautés en tant que vice-coordinateurs et désigner le comité de nomination provincial. Et l’assemblée s’est terminée par une messe célébrée par Monseigneur Michel Aoun, le délégué de l’Église catholique pour Foi et Lumière. La chapelle du couvent Notre-Dame du Puits est superbement décorée par des mosaïques du père Mario Rupnik (qui avait illustré le carnet de route de l’année 2014-2015). Derrière Monseigneur Michel Aoun, il y avait la mosaïque de la Samaritaine et l’Évangile du jour était… la Samaritaine ! J’ai pu m’entretenir avec lui quelques instants après la messe pour lui donner quelques nouvelles du mouvement et lui demander s’il pourrait accueillir une rencontre des délégués des Églises dans son évêché, ce qu’il a accepté bien volontiers.

La nouvelle équipe provinciale
Et dès le lendemain, il me fallait repartir vers le Caire. Ce furent deux jours bien remplis et je suis toujours très touché de l’accueil que peuvent nous réserver les Libanais… Merci à Michat pour la première soirée à Beyrouth, merci à Antoinette pour avoir dit oui, merci à Antoine pour ce qu’il a fait pendant ces quatre dernières années, merci à tous pour leur gentillesse et leur amitié à mon égard ! J’ai vraiment eu le coup de foudre pour le Liban !