lundi 22 décembre 2008

Une retraite dans la Province France Est


Vous savez que depuis quelques années, les communautés Foi et Lumière sont encouragées à se retrouver,  pendant un week-end ou plus, pour prendre un temps de recueillement et de réflexion. Ce sont des moments privilégiés où on se retrouve pour être un peu plus au calme qu'à l'habitude, pour "être avec" Jésus, pour rendre grâce de tout ce qu'Il nous a donné dans nos communautés, pour prier ensemble, pour revenir à la source ! Les personnes ayant un handicap apprécient tout particulièrement ces temps de retraite et il ne faut pas hésiter à les leur faire goûter !

Ces derniers temps, nous avons privilégié ce qui avait trait à la révision de notre constitution, de nos statuts, de nos modes de fonctionnement, et j'avoue que je regrette un peu a posteriori que nous n'ayions pas assez insisté sur les retraites pendant notre Assemblée Générale de Lourdes !

La Province France Est me donne l'occasion d'en parler puisque 80 personnes de la Province se sont retrouvées au sanctuaire Notre-Dame du Mont Roland (Jura) du 25 au 28 octobre dernier pour vivre un temps de ressourcement, de retraite.  Je vous laisse "goûter" et "apprécier" ce qui a été dit en ouverture de cette retraite par le Père Bruno Hayet, prêtre du diocèse de Reims. Il s'agit de « croquignoles » (une spécialité de Reims).

Prier c’est comme manger des croquignoles : ouvrir le paquet c’est s’ouvrir à Dieu, prendre un biscuit, le toucher sous toutes ses faces, il est lisse ou rugueux, le regarder : il a la forme d’un os, il y en a 265 dans notre corps, le sentir : il a la bonne odeur du Christ, le croquer : cela s’entend dans le silence ! le manger : c’est goûter la présence du Seigneur. 

« Me Voici… répondre à Dieu chaque jour ». C’est avec tous nos sens : la vue, l’odorat, le toucher, l’ouïe, le goût que notre être tout entier va s’offrir au Seigneur. Lui qui nous invite, nous allons Lui répondre avec tout notre corps et de tout notre cœur. 

 Me voici, avec mes yeux. « Je t’ai vu » Comme Philippe qui conduit Nathanaël vers Jésus (Jean 1, 45-51), Jésus nous appelle par le regard (la lampe du cœur c’est l’œil) et nous invite à lever les yeux sur Lui et à se laisser regarder par Lui pour le reconnaître. Jésus nous appelle aussi à ouvrir les yeux sur le monde de Dieu, à regarder qui Il est, comment Il nous aime : c’est avec le cœur qu’Il nous voit. Le jour de notre baptême, Il nous a dit : « avant même que tu existes, je t’aimais ». 

 Me voici, sentir ta présence en notre coeur. Jésus nous invite à rester tout près de Lui. Comme Marie (Jean 12, 1-5) qui verse un parfum sur les pieds de Jésus, nous avons reçu le jour de notre baptême, l’onction de l’huile sainte pour sanctifier toutes nos actions. Dieu fait attention à chacun de nous. Nous pouvons offrir le parfum de nos vies à Jésus qui est capable de transformer nos odeurs (nos soucis, nos fatigues…) en parfum pour le répandre, le montrer, le manifester à d’autres. 

 Me voici, goûter ta parole d’amour (Ezéchiel 2, 8-10 et 3,1-3) pour la transmettre, la ruminer, en faire notre miel. Les abeilles dans la Bible sont signes de sagesse, elles butinent sur toutes les fleurs même les plus vénéneuses. Cette parole d’amour nous prépare à la réconciliation, elle nous invite comme une fleur à ouvrir notre cœur, à aller jusqu’au fond de nous-même pour recueillir en nous ce que nous sommes. Voilà Seigneur ce que nous aimerions t’offrir. Nous avons pu alors faire une démarche individuelle vers un prêtre qui, ensuite, nous a remis une petite abeille que nous avons posé dans une ruche et nous avons reçu et goûté une cuiller de miel.

Me voici, je me laisse toucher. Je regarde les gestes de Jésus. Il se laisse toucher par le lépreux (Marc 1, 40-42), il le débarrasse de son mal, il le sauve. Dans les sacrements, le Seigneur choisit de se laisser toucher par nous. C’est au plus profond de nous qu’Il vient habiter, qu’Il vient nous engendrer, qu’Il nous tisse et nous aide à grandir à la vie.

Me voici, pour t’écouter. « Ecoute Israël, le Seigneur est notre Dieu » (Deutéronome 6, 3-8).

Dieu nous a fait deux oreilles et une seule bouche pour que nous puissions écouter deux fois plus qu’on ne parle. Nous écoutons des bruits familiers et nous essayons de les reconnaître. Puis, nous écoutons ce qui résonne en nous et, en silence, pendant un temps d’adoration, nous pouvons dire à Jésus tout ce qu’il y a dans notre cœur, et, comme un enfant, nous nous laissons adorer par Lui.

 Me voici, de tout mon être, comme une bonne terre. L’amour de Dieu est toujours présent comme cette graine (Marc 4,30-32) de moutarde au creux de notre main, elle est toute petite, toute légère mais c’est une force (dans cette petite graine, il y a déjà tout l’arbre, tout l’homme dit Saint Paul) : nous pouvons sentir ce que Dieu veut faire de nous. 

Le royaume de Dieu est pour tous. Notre vie Dieu vient l’ensemencer (Marc 4,26-29), que va-t-il advenir, nous ne le savons pas ! 

 La graine a été «jetée » dans la terre comme à notre baptême, nous avons été jetés, « expulsés » dans le monde pour porter du fruit. Il est temps d’offrir notre vie telle qu’elle est au Seigneur, nous avons appris à Le reconnaître, à L’entendre, à sentir sa présence, à goûter son amour, à Le toucher et à se laisser toucher par Lui. La retraite se termine, c’est le temps du bilan, de la moisson, il faut être confiant et continuer : Dieu n’en a pas fini avec nous.



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