mercredi 10 octobre 2018

Jean Vanier : le sacrement de la tendresse


Le projet est devenu réalité, le film sur Jean Vanier, réalisé par Frédérique Bedos, a été projeté en avant-première le 9 octobre !
Cette séance qui devait être unique a dû être dédoublée car la demande a explosé ! La salle pour la première séance était pleine à craquer, avec quelques têtes connues, mais aussi, signe très encourageant, de personnes qui ne connaissaient qu’à peine Jean Vanier. Un petit message personnel de Jean a été présenté avant le film : il nous encourage à parler du film autour de nous, pas tellement pour le messager, mais pour faire mieux connaître ce sacrement de la tendresse que nous proposent les personnes ayant un handicap mental.
Le film commence par une animation qui rappelle la vie de Jean depuis sa naissance à Genève en 1928 jusqu’à son installation définitive à Trosly-Breuil, en passant par les étapes de la Marine et de la philosophie. Il a été véritablement conquis par la simplicité, la bonté et même la beauté des personnes qui, il n’y a pas si longtemps encore –et même dans l’Église – étaient considérées comme le rebut de la société et enfermées dans des hôpitaux psychiatriques.
Pour ce qui concerne la beauté des amis de Jean Vanier qui se manifeste le plus souvent par le regard, il faut citer François Cheng qui écrit dans le livre "Cinq méditations sur la beauté" : la vraie beauté est justement conscience de la beauté et élan vers la beauté […]. La beauté du regard vient d’une lumière qui sourd de la profondeur de l’Être. Elle peut aussi venir d’une lumière venant de l’extérieur et qui l’éclaire, notamment lorsque le regard capte dans l’instant quelque chose de beau, ou qu’il rencontre un autre regard d’amour et de beauté. J’aime penser que le premier regard entre Jean et Raphaël ou Philippe a été de cette nature.
Le film montre de touchantes images d’archive, photos ou vidéos, où l’on voit Jean – avec quelques années de moins - dire avec force ses convictions de la valeur, de la grandeur et de la beauté de ceux qui viennent nous libérer de nos tentations de toute-puissance. Nous avons tous en nous cette soif d’être performant, meilleur que le voisin pour mieux réussir, ce qu’il dénonce comme étant le terrorisme de la normalité qui a pour conséquence logique, la mise à l’écart de ceux qui ne peuvent rentrer dans cette course.
Frédérique Bedos mêle des séquences de dialogue avec Jean où il redit le témoignage de sa vie, un éloge de la faiblesse, et des reportages filmés dans trois lieux emblématiques de l’Arche : Trosly-Breuil, Bethléem et Calcutta. On y voit des témoignages de personnes accueillies, toutes rayonnantes de joie, et d’assistants qui disent tous ce qu’on connaît bien, à l’Arche ou à Foi et Lumière : je suis venu pour aider, mais je réalise que je reçois bien plus que ce que tout ce que je peux donner. Ils apprennent aussi à faire confiance à ceux qu’ils accompagnent, à bien vérifier que ce qu’ils peuvent proposer est conforme aux attentes de l’autre. Les personnes ayant un handicap le disent très bien : je pense comme toi, mais différemment.
Dans la dernière partie, Jean se confie sur sa vie de personne de 90 ans. Il va lui aussi vers des situations de faiblesse et de fragilité, et il semble prêt pour cette grande rencontre qu’il dit toute proche : ce n’est juste qu’un voile qui nous sépare, et ce voile est très mince. Et on le voit marcher dans la forêt et s’éloigner petit à petit… Le livre qu’il a écrit avec François-Xavier Maigre "Un cri se fait entendre" fait écho à cette séquence par son dernier chapitre, Au bout du chemin… une attente, une promesse, qui se termine par une prière dont les derniers mots sont "viens Seigneur Jésus, viens !" Ce film confirme ce qu’on pouvait se dire à la lecture de ce livre : Jean a encore des choses à nous dire et il veut nous confier son testament spirituel ! Allez tous voir ce film, Jean a quelque chose d’important à vous dire !
Au passage d’une séquence, nous avons eu la joie de reconnaître Loïc Proffit, résident d’un foyer à Trosly, et qui fut avec son frère Thaddée et ses parents Gérard et Camille à l’origine de Foi et Lumière.
Vive l’Arche ! Vive Foi et Lumière ! Merci Jean et à la grâce de Dieu !

PS : le film sortira au cinéma en France à compter du 9 janvier 2019.
Toute personne ou organisme souhaitant soutenir la sortie du film dans le cinéma de sa ville, recevoir des dépliants, flyers et affiches du film, voire même intervenir lors d'un ciné-débat, peut contacter le distributeur, Jupiter Films, sur leur site internet : Jupiter-Films.com

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