jeudi 29 juin 2017

En marche vers la paix avec Dorothée et Nicolas

Frère Nicolas
Le tableau de la roue
Il y a 600 ans naissait Nicolas de Flüe (ainsi nommé car né dans une ferme de Flüeli) dans le canton d’Obwald, au plein cœur de la Suisse. A 30 ans, il se maria avec Dorothée et ils eurent dix enfants, cinq garçons et cinq filles. Vingt ans plus tard, juste après la naissance de leur dixième enfant, il a tout quitté pour devenir ermite au Ranft. Sa spiritualité peut se résumer à la contemplation quotidienne de son livre de prière, le fameux tableau de la roue. Il a souvent été consulté par les uns et les autres pour résoudre des différends plus ou moins importants et les réponses lumineuses qu’il a données ont fait de lui un des principaux saints patrons de la Suisse car il a su ramener la paix et la communion entre tous. On peut juste regretter que sa femme Dorothée, qui avait compris que l’appel que son cher mari avait reçu le dépassait, la dépassait, et qu’ils avaient besoin tous les deux de s’abandonner à la Miséricorde divine, n’ait pas elle aussi été canonisée… Mais les communautés Foi et Lumière de Suisse et du Jura français les ont fêtés tous les deux ensemble, associant Dorothée à frère Nicolas, pour se mettre en marche vers la paix.
La célébration d'ouverture avec Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion
L'arbre de la paix
Nous étions environ 250 pèlerins à nous être mis en route pour rejoindre le pays de frère Nicolas, dans le petit village de Sankt Niklausen : le cadre était magnifique, au-dessus du lac de Sarnen, au-dessous de superbes sommets, au milieu des vaches… Nous avons pu aller visiter le Ranft et l’ermitage de frère Nicolas, célébrer la réconciliation par une très belle liturgie, concrète et priante, fêter la paix avec une très belle animation musicale, construire un arbre de la paix, danser, chanter, prier tous ensemble dans une grande amitié. Nous avons repris à notre compte les dix règles de la paix que chaque communauté a illustrées à sa manière.
Un groupe de scouts était venu apporter leur aide, des jeunes pleins d’énergie, et j’ai pu constater que, comme d’habitude dans de telles circonstances, ceux qui viennent aider finissent par réaliser qu’ils reçoivent plus que ce qu’ils ont pu donner.
La fête finale pleine de joie
Joséphine était venue de Chypre pour ne pas oublier que son pays est divisé et que tous y attendent aussi la paix.
Sur le chemin du retour, nous avons pu découvrir des paysages superbes de lacs, de montagnes et de vallées jusqu’à la maison de Gabrielle et Pierre-André, très accueillants et heureux de nous faire découvrir leur ville de Gruyères et les montagnes environnantes ! Merci !
Je n'oublie pas la prière de frère Nicolas que nous avons chantée si souvent... 



"Mon Seigneur et mon Dieu, prends-moi tout entier pour Toi, mon Seigneur et mon Dieu. Arrache de moi tout ce qui m'empêche d'être à toi ; Accorde-moi tout ce qui peut me rapprocher de Toi ; Délivre-moi de moi-même et prends-moi tout entier pour Toi."

Le père Klaus n'avait pas apporté son cor des Alpes, mais on a  pu en voir.
Isabelle, Joséphine et Gabrielle à plus de 2000 mètres (Moléson)

Album photo




vendredi 9 juin 2017

Marie, femme de Cléophas, continue sa route…

Conférence à Gap
Au cours des dernières semaines je suis allé présenter le livre "Moi, Marie, femme de Cléophas" au centre diocésain de Gap (Hautes Alpes), à la librairie UOPC de Bruxelles, puis à la Viale-Europe, une communauté d’environ 25 jeunes adultes venus à Bruxelles pour le travail ou leurs études. Entre temps, j’avais été invité à une séance de signature à la librairie de la Procure à Versailles. Enfin, au cours d'un pèlerinage en Suisse, j'ai été invité à présenter le livre aux communautés de la province "Monts et Vallées sans Frontière".
On me demande souvent quelle a été l’inspiration qui m’a poussé à écrire ce livre, quelles sont les origines de cette initiative. Je réalise de plus en plus, à force de répondre à toutes ces questions, combien ce travail d’écriture me dépasse. Cette femme, Marie, n’est mentionnée qu’une seule fois dans un verset des Évangiles (Jn 19, 25) : je suis allée la retrouver pour raconter, à travers elle, ma propre histoire. J’ai voulu, à travers ses aventures et ses tribulations, dire combien son amitié avec Jésus et Marie sa mère ont bouleversé sa vie. Pour cela, il m’a fallu faire trois exercices très périlleux : remonter le temps d’environ 2000 ans, voyager jusqu’en Terre Sainte (où je ne suis encore jamais allé), et surtout… me mettre dans la peau d’une femme !
Conférence à Bruxelles
J’ai si souvent entendu Jean Vanier parler de l’Évangile comme s’il avait véritablement été le témoin de ce qu’il raconte. Il est si familier de tous ces personnages qui peuvent nous paraître lointains que j’ai tenté à mon tour de pousser les portes qui existent - si on les cherche bien - pour entrer et aller me promener dans tous ces lieux dont parlent les évangélistes. Et ça marche ! Et j’ai réalisé que ce que disent Jean Vanier et Marie-Hélène Mathieu est vrai : ce ne sont pas eux qui ont fondé Foi et Lumière ou l’Arche, mais Jésus et Marie sa mère ! J’ai découvert combien Saint Pierre peut être d’un tempérament simple, chaleureux et coléreux ; j’ai imaginé Saint Paul dur avec les autres et avec lui-même, mais attentif aux autres et capable de se remettre en cause devant la simplicité d’un jeune garçon handicapé.
Présentation du livre en Suisse
Aujourd’hui, Marie, la femme de Cléophas a traversé les siècles et elle m’accompagne et me pousse à être attentif à chacun. Ces communautés de rencontre qu’elle a fondées à l’initiative de Jésus et de Marie à partir de Béthanie, elle a le souci de les voir continuer à se développer partout où cela est possible.
C’est ainsi que j’ai été touché par cette jeune femme, maman d’un enfant trisomique de trois ans : je n’ai pas pu lui conseiller de rejoindre la communauté Foi et Lumière de sa paroisse car ils sont bien plus âgés en moyenne qu’elle… Elle n’a comme seul secours et seul objectif de rejoindre d’autres parents comme elle à travers les réseaux sociaux pour échanger et partager ; elle y trouve pour le moment du réconfort et les informations nécessaires sur les prises en charge possibles pour son fils ; elle peut dire plus de choses à travers l’anonymat de son clavier et de son écran d’ordinateur… mais il faudra bien un jour qu’elle passe par de vraies rencontres et de vraies amitiés.
J’ai aussi rencontré une autre maman. Son fils handicapé est bien plus âgé et a une sociabilité quasiment nulle ; c’est un grand gaillard deux fois plus grand qu’elle et le seul réconfort qu’elle a (elle vit seule avec son fils depuis que son mari l’a quitté) est de venir à Foi et Lumière qu’elle a découvert depuis peu. Elle paraît toujours très tendue, anticipant tout ce que son fils peut imaginer, et ses larmes ne sont jamais très loin… Que faire pour l’aider et la soulager ? Comment rejoindre les autres familles qui sont comme elles ?

Foi et Lumière n’a peut-être pas qu’un seul modèle pour venir en aide aux familles qui ne s’en sortent pas toutes seules. Il faut se mettre à l’ouvrage pour trouver des solutions nouvelles, à l’intérieur du cadre défini pour l’appel, l’identité et la mission de Foi et Lumière que nous avons travaillé récemment. Marie, femme de Cléophas, veut nous inciter à faire comme elle, à faire comme Jean et Marie-Hélène l’ont fait à leur tour : nous sommes tous appelés à être fondateurs, à imaginer des solutions nouvelles pour soulager les familles qui ont tant de mal à vivre la solitude, la souffrance, le rejet à cause de leurs enfants ayant un handicap. Il faut y aller !