mardi 9 novembre 2010

Mini-retraite à Notre Dame de l’Atlas


"Tu nous as faits orientés vers toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu'il ne repose pas en toi" Cette phrase de Saint Augustin, grande figure chrétienne de l’Afrique du Nord résonne en moi après quatre jours passés chez les moines trappistes de l’Atlas, à Midelt (Maroc), à l’autre bout de l’Afrique du Nord.

Les moines sont peu nombreux, trois : le prieur Jean-Pierre Flachaire, le frère Jean-Pierre Schumacher, le dernier des moines de Tibhirine et le frère hôtelier, Jose-Luis. Mais leur vie de don, d’abandon, de présence précaire et fragile, leur volonté d’être avec, d’être des priants au milieu des priants révèle une puissance à déplacer les montagnes ! Des montagnes qui sont très présentes autour de Midelt et culminent à plus de 3000 mètres (déjà couvertes de neige en cette saison), le monastère étant lui à 1500 mètres d’altitude. La température est déjà fraîche et les couvertures sont très appréciées la nuit ! L’hôtellerie d’ailleurs ferme pendant l’hiver et je fus le dernier hôte à y séjourner cette année.

On trouve dans ce monastère plusieurs sources d’inspiration :

- celle de Tibhirine, bien sûr, par la présence du frère Jean-Pierre et par un mémorial où sont présentées les photos des sept moines assassinés et une copie du testament de frère Christian. La bibliothèque du monastère de Tibhirine a été transportée à Midelt,

- celle de Charles de Foucauld par la présence du Père Peyriguère, dont le corps a été transféré à Midelt l’été dernier ; son chemin de vie a été de réaliser au mieux l'idéal de la spiritualité de frère Charles.

- celle des sœurs franciscaines qui ont été les premières à occuper les lieux actuels du monastère où elles étaient chargées d’un orphelinat et d’un atelier de tissage ; elles sont maintenant plus haut dans la montagne, à Tatiouinne.

Voici le cadre dans lequel j’ai été accueilli très chaleureusement par les moines ; je rends grâce pour tout ce que j’ai vécu à leurs côtés

- un temps de prière par la participation aux offices (je n’ai jamais participé aux vigiles de 4 heures le matin…) et aux Eucharisties

- un temps de partage où j’ai été invité à dire aux moines, réunis en chapitre, qui je suis et ce qu’est Foi et Lumière. Le frère Jean-Pierre (prieur) m’a dit qu’il avait eu une sœur trisomique à laquelle il était très attaché. Les moines m’ont assuré de leurs prières pour Foi et Lumière et je leur ai confié plus particulièrement le travail de l'équipe de coordination internationale ; chaque communauté est invitée à un jumelage avec une communauté religieuse, l'ECI a maintenant la sienne.

- un temps d’amitié avec de nombreuses conversations dans la cour du monastère et des moments privilégiés comme ce rendez-vous quotidien de 10 heures où les ouvriers qui travaillent à la réfection d’un bâtiment (une extension de l’hôtellerie) invitent les moines et les gens de passage à partager le thé à la menthe et un sandwich à la sardine : c’est ce qu’on appelle là bas la communauté élargie.

- et un vrai temps de repos où j’ai pu prendre le temps de réfléchir au contenu de la conférence que l’OCH m’a invité à donner en décembre,

Tout cela fait que j’ai l’impression d’avoir vécu une mini-retraite et cela m’a fait beaucoup de bien !

Le jour de mon départ, il y avait beaucoup d’agitation dans la ville ! Et pour cause, c’était le jour de la visite du roi ! La ville pavoisait avec des drapeaux marocains flottant un peu partout et des milliers de personnes convergeaient vers la ville pour assister à ce grand événement. Le monastère pavoisait aussi avec un drapeau marocain et un portrait du roi au dessus de la porte d’entrée.

Je me suis déjà surpris à plusieurs reprises à penser au temps passé dans cette communauté en me disant "ils sont en ce moment dans la chapelle en train de chanter l'office" et je joins ma prière à la leur dans ce monastère invisible dont je me sens un peu partie prenante.

A très bientôt, inchAllah !

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