mardi 29 mai 2012

Une nouvelle communauté en Malaisie !

Avec Cheryl et Soeur Bertha à Malacca

J’ai rencontré Sœur Bertha au pèlerinage de la province Couleurs d’Asie en Malaisie. C’est elle qui avait aidé au financement de cet événement en faisant travailler des femmes des bidonvilles avec lesquelles elle a vécu pendant 25 ans. J’avais été très impressionné par cette femme douce et pleine d’énergie ! J’ai été encore plus impressionné quand j’ai lu ce témoignage envoyé par Luisa Lowe, vice-coordinatrice provinciale. La SœurBertha, a beaucoup apprécié le pèlerinage auquel elle avait été invité pour qu’elle se rende compte de ce à quoi avait servi la collecte de fonds qu’elle avait faite, et à peine rentrée chez elle, elle a démarré une nouvelle communauté ! Ce n’est pas dit dans le témoignage de Luisa, mais j’imagine que les mamans qui sont dans cette nouvelle communauté sont celles qui, par leur travail, ont permis que le beau pèlerinage de Plentong ait lieu !

Ma belle amitié avec Sœur. Bertha a débuté en juillet 2011, lorsque 4 différentes organisations se sont réunies dans un projet commun de collecte de fonds. Parmi les nombreuses personnes qui ont participé à ce projet, il y avait Sœur Bertha qui a pu, grâce à Dieu, participer à la joie du pèlerinage de la province "Couleurs de l’Asie" à Plentong, Johor Bahru (Malaisie) du 9 au 12 février. Ce fut un beau pèlerinage dont on se souviendra longtemps.
A notre retour, Sœur Bertha a très vite voulu démarrer une communauté et elle m’a invitée à partager cette joie. Notre première réunion (apprendre à se connaître les uns les autres) a eu lieu chez la Sœur Bertha le 17 février. J'étais tellement heureuse que je n’ai pas hésité à faire les 50 kilomètres qui me séparent de là où habite Sœur Bertha. Comme je ne parle pas le tamoul, elle fut mon interprète ce jour là. Avant la réunion, j'avais parlé à Valerie pour l'informer et pour lui demander conseil car c’était pour moi la première fois que je voyais naître une nouvelle communauté. Apprendre à connaître mes nouveaux amis et écouter leurs témoignages m'a mise tout de suite très à l'aise. Ils étaient tous prêts à partager leur histoire. Lorsque notre réunion s'est terminée, j'ai été remplie de joie et de paix et j’ai rendu grâce à Dieu pour avoir été choisie d'être sa messagère de la joie. Nous nous sommes serré la main et nous nous sommes embrassés (c’était comme si nous nous connaissions depuis très longtemps) et nous avons choisi la date de la réunion suivante.
J'étais pleine de joie, et pendant le trajet de retour ce soir-là, je me disais : "Avec qui vais-je partager cette joie ?", "Devrais-je inviter quelqu'un à se joindre à moi pour la prochaine réunion, quelqu'un qui comprendrait / parlerait le tamoul, quelqu'un dont la vie serait également changée, quelqu'un à qui serait donnée l’opportunité d’animer un groupe de partage avec les parents ?" et j’ai aussitôt pensé à ma chère amie, Grace. Aussitôt rentrée chez moi, j’ai envoyé à Valerie une photo de la communauté, nous avons parlé de la réunion et partagé mes réflexions. Comme Valerie m’avait donné son accord, dès le lendemain j'appelais Grace pour l'inviter à la prochaine réunion : elle a été très heureuse de cette proposition et a tout de suite dit «oui».
Luisa et Valerie
La deuxième réunion a eu lieu le 25 mars et, comme prévu, Grace, avec Lucas, son fils handicapé, se sont joints à moi ce jour-là. Nous avons commencé la réunion par une prière et chaque personne a eu la possibilité de se joindre à ce temps de prière. Comme il s'agit d'un groupe inter-religieux, notre prière s’est adressée directement à Dieu. Grace a animé le groupe de partage des parents avec Sœur Bertha ; pendant ce temps, je suis restée avec les personnes ayant un handicap pour lesquels j’avais préparé des activités.
Sur le chemin du retour ce soir-là, Grace m’a partagé ses sentiments et je n'oublierai jamais ce qu’elle m’a dit, combien elle était heureuse d’être venue et d’avoir pu animer le groupe de partage des parents : "La vie n'est pas aussi mauvaise que je croyais", "Je suis tellement heureuse d'avoir rencontré ces nouveaux amis" et "je remercie Dieu de m'avoir choisi ». Notre réunion suivante a été fixée au 22 avril. Je peux dire que ce devait être notre première réunion officielle de la nouvelle communauté, baptisée Selayang : elle est composée de 2 parents (Vimala et Munimah qui sont des mamans), 2 sœurs (Abi et Nellamah), 1 grand-mère (Marysinama), 4 enfants handicapés (Manga, Veeteeveeran, Lavanyah et Mogana) et une amie (Sœur Bertha).
La communauté Selayang
J'avais parcouru avec Valerie le programme de la célébration et elle m’a dit qu’elle en avait parlé avec Anne-Marie qui était tout aussi excitée ! Quand j’ai reçu l’email de Anne-Marie, j'ai été si heureuse de me savoir soutenue par ses prières, fruits du partage de nos actions. Nous ne sommes jamais seuls ! Les confirmations que nous recevons sont donc rassurantes.
Il y eut de nombreux défis à affronter avant cette célébration :


- Mes filles ont des cours le dimanche et c’est toujours mon mari qui va les chercher. Quelques jours avant la célébration, il m'a dit qu'il devait partir pour son travail et qu'il ne pourrait pas le faire ; il m’a donc demandé d'aller chercher les filles à sa place. Je lui ai dit qu’il y avait cette célébration Foi et Lumière, mais s’il le fallait, je demanderai à changer la date. Il a dit que ce n’était pas nécessaire et que notre fils Joshua pourrait nous aider. Pourtant, Joshua travaille le dimanche, mais Dieu a mystérieusement fait le nécessaire, car ce dimanche là, Joshua n’a travaillé que jusqu'à 17 heures et a donc été en mesure d'assumer la tâche de son père et aller chercher ses sœurs après leurs cours.
- La veille de la célébration, Reena, qui avait auparavant confirmé vouloir se joindre à la célébration, m'a appelé pour dire que sa grand-mère était malade et ne pourrait donc pas venir.
- Quand j'ai appelé Grace le matin, elle était désolée car elle avait mal noté la date de la rencontre et elle avait pris des dispositions pour recevoir sa nièce à déjeuner.
- J'ai appelé Ursuline, une personne handicapée, qui m’a dit qu’elle ne pourrait pas non plus se joindre à nous car sa mère était malade et avait besoin d’elle à la maison.
Je me suis tournée vers Dieu et dit: "Mon Dieu, je laisse tout entre Tes mains, que Ta volonté soit faite". Quelques minutes plus tard Grace m’a rappelé pour me dire qu'elle avait réaménagé son calendrier avec sa nièce et qu’elle pourrait venir. «Dieu soit loué !».
La célébration a commencé par une prière de louange à Dieu pour ce merveilleux rassemblement inter-religieux. Chacun a pu louer Dieu à sa manière. Nous avons partagé les événements du mois passé, puis nous nous sommes réunis en petit groupes. Grace a animé le groupe des parents avec Sœur Bertha pendant qu'avec Lucas, j'animais les activités avec les personnes handicapées.
Au cours du partage des parents, on leur a demandé de partager leurs sentiments / pensées au temps de leur grossesse, comment elles se sont senties après avoir appris l'état de leur enfant et voici quelques extraits de leurs témoignages :
- Puisqu'il s'agit de notre fille, nous ne devrions pas l'abandonner, mais nous  ne voulions pas d’autres enfants pour mieux prendre soin d'elle. Mais maintenant, nous avons deux autres garçons, valides. Elle n'est pas si difficile après tout, car elle est en mesure de faire des choses que d’autres ne peuvent pas faire. Nous lui avons donné la responsabilité de réparer une petite échoppe que nous avons à l'entrée de notre maison.
- Malgré notre pauvreté et l’insistance de certains membres de la famille qui me poussaient à avorter, car cet enfant venait trop tôt après mon premier enfant, mon mari a insisté pour que nous gardions cet enfant que Dieu nous avait donné. Nous allons nous en sortir.
- Quand il était jeune, mon frère a été mordu par des voyous et il s'en est trouvé handicapé. Mes 2 sœurs (nous ne sommes pas toutes mariées) et moi vivons ensemble avec mon frère. Nous avons pris sur nous-mêmes pour prendre soin de lui car nos parents ne sont plus vivants. Il peut être parfois très agressif et nous n'avons pas d’autre choix que de l'enfermer à la maison quand nous allons au travail.
Pendant ce temps, j’ai demandé à nos amis handicapés de faire un dessin exprimant leurs sentiments. Ils ont ensuite été invités à s’exprimer en mots ou par gestes :
- Heureux d'être ici ! - Heureux d'avoir de nouveaux amis ! - J'aime bien venir ici et être parmi vous tous ! - Je suis heureux, j'ai été invité à venir ici aujourd'hui, j'ai maintenant de nouveaux amis (sœur de Mogana, notre amie handicapée) Ensuite, je leur ai appris le "Chant de bienvenue". Tous ont été heureux et ont tapé dans leurs mains. A leur tour, ils m’ont appris un chant indien, et nous nous sommes bien amusés. La chanson exprimait le sentiment de joie dans la connaissance de Dieu (d’après la traduction qu'on m'a donnée). Ça m’a fait venir les larmes aux yeux, en pensant que nos amis handicapés ne cessent de m'apprendre le sens de l'amour et la foi qu'ils ont en Dieu (peu importe qui est Dieu pour nous).
Notre prochaine rencontre aura lieu le 27mai, et je suis impatiente d’y aller !




Aucun commentaire: