La photo des participants |
J’ai toujours eu le souci de ces pays qui ne peuvent être
rattachés à une province ; même s’ils sont voisins géographiquement,
l’isolement des communautés les rend extrêmement fragiles. C’est pourquoi une session
de formation destinée à ces communautés a été organisée au foyer de charité de
Segbohoué (Bénin) début septembre. Un rêve a pu devenir réalité pour moi,
mais aussi pour les onze communautés présentes dans ces six pays : Côte
d’Ivoire (1 communauté à Korhogo), Burkina Faso (1 communauté à Ouagadougou),
Togo (1 communauté à Dapaong), Bénin (1 communauté à Cotonou), Nigeria (1 communauté
à Ekpoma), Cameroun (4 communautés à Nkongsamba, Douala et Yaoundé, et 2 en
formation à Bafang et à Bafoussam).
Après plusieurs mois de longs et minutieux préparatifs gérés
depuis le secrétariat international par Guénaël et depuis chaque pays, mais
surtout par sœur Marie-Antoinette au Bénin, ce fut le moment du grand
départ ! Avec trois grosses valises pleines de carnets de route et de
nombreux documents, nous nous sommes envolés avec Guénaël pour Cotonou où nous
étions attendus par sœur Marie-Antoinette et par Philippe (papa Corneille). Le
premier jour fut consacré à des activités de sensibilisation à cette
formation :
Interview pour la télévision |
Soeur Marie-Antoinette avec le père Jean-Raphaël |
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Visite à l’archevêque de Cotonou, Monseigneur
Antoine Ganyé, qui vient de célébrer ses 20 ans d’épiscopat (le 20 août au
cours d’une messe présidée par le Cardinal Robert Sarah et en présence de M
Boni Yayi, président de la république). Cet entretien fut très simple et chaleureux
et a porté principalement sur la valeur humaine et spirituelle des personnes
ayant un handicap mental, sur la nécessité pour l’Église de reconnaître en elles
une lumière qui peut nous éclairer nous-mêmes… et sur la nécessité de leur
faciliter l’accès aux sacrements. Monseigneur Ganyé m’a dit avoir été sensible
à mes propos.
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Visite à la Révérende Mère Emma Gbaguidi,
Supérieure Générale des Sœurs de Saint Augustin. Cette rencontre fut aussi un
moment extrêmement joyeux, nous avons même été invités à dîner dans une
ambiance très familiale. La sœur Marie-Antoinette a une supérieure qui la
soutient bien dans ses activités auprès de Foi et Lumière !
En parallèle, la journée fut ponctuée par les péripéties des
Camerounais dont le vol d’arrivée le lendemain allait sans doute tomber à
l’eau, la compagnie Camair Co ayant quelques soucis qui l’obligeaient à annuler
de nombreux vols ! Finalement, après de nombreux coups de fil avec le
secrétariat à Paris et avec les Camerounais, le problème put être résolu, mais
cela a nécessité beaucoup de sacrifices et engendré pas mal de frustrations…
Les Camerounais n’ont finalement pu venir qu’à 11 au lieu de 23 et sont arrivés
avec un jour de retard (pour neuf d’entre eux et deux pour les deux autres)… On
peut facilement imaginer que les onze qui sont venus ont été tout de même
heureux de pouvoir participer… et que les 12 qui sont restés au pays ont été
bien malheureux (certains s’étaient fait faire un passeport pour l’occasion,
s’étaient fait vacciner et avaient dû demander un visa)…
Le deuxième jour, nous avons pu rejoindre le lieu de la
rencontre, le foyer de charité de Segbohoué, à une heure de route de Cotonou.
Sur le trajet, Philippe et son fils Corneille nous ont emmené à Ouidah, célèbre
(une bien triste mémoire) pour son centre de départ des esclaves vers
l’Amérique. Il y a sur la plage un monument commémoratif, la porte dite du
"non-retour". Curieusement, juste à côté de cette sinistre porte, il
y en a une autre qui a été élevée en mémoire de l’arrivée des premiers
missionnaires en avril 1861 qui marqua le début de l’évangélisation du pays.
Le foyer de charité de Segbohoué |
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des temps de partage : il y a eu des
groupes de partage qui ont permis d’échanger les expériences de chacun, il y a
eu des ateliers qui ont porté sur la préparation de la prochaine rencontre de
communauté avec le nouveau carnet de route, et à chaque instant il se passait
toujours quelque chose et les échanges ont été nombreux pendant les repas ou
pendant les pauses.
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des temps de fête, notamment le dernier soir a
été consacré à la traditionnelle "fiesta" et ce genre d’événement est
particulièrement bien réussi quand ça se passe en Afrique : danses,
sketches, mimes, cuisine locale… tout était fait pour que chacun se sente bien
avec le groupe. Il était difficile d’imaginer que tout ce petit monde ne se
connaissait pas la semaine précédente !
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des temps de prière avec les membres du foyer,
une célébration du lavement des pieds (une première pour la plupart des
participants), le chapelet récité à l’aides des "mystères de Foi et
Lumière", des messes dont la dernière, la messe du dimanche, fut
particulièrement animée… deux chorales avec des chants traditionnels africains,
des processions (entrée, offertoire, sortie) accompagnées en rythme par des
danseuses. La messe a duré assez longtemps… mais nous n’avons pas vu le temps
passer !
Les temps d’enseignement (deux par jour) suivaient le texte
de la prière de Foi et Lumière. Notre prière est très belle et permet, en la
suivant du début jusqu’à la fin, d’aborder tous les thèmes que je souhaitais
traiter : le mystère de la fragilité, la personne handicapée source de
paix et d’unité, l’appel reçu à rejoindre une communauté (et l’invitation à appeler
les autres), la communauté Foi et Lumière où on partage, prie et célèbre, les
membres des communautés, la nécessité de toujours se nourrir de la Parole et de
l’Eucharistie, la passion et la résurrection de Jésus comme source et sommet de
nos vies de communauté.
L'atelier organisé pour les personnes handicapées |
Avant de partir, après la traditionnelle photo de famille,
nous étions nombreux à échanger des adresses. Maintenant que nous avons rompu
l’isolement, il n’est plus question de rester seuls ! Il y a des promesses
de se revoir, de s’organiser pour qu’un jour, Foi et Lumière ayant tellement
grandi, tous se retrouvent dans une nouvelle province, une province dynamique,
portant de nombreux fruits, une structure construite sur une pierre d’angle
solide !
Je dois remercier chacun des participants pour leur
attention bienveillante, pour leur engagement et leur détermination à faire
grandir Foi et Lumière, chacune des personnes handicapées pour leur présence
toujours fidèle : elles nous ont bien aidé à saisir la raison de notre
présence à Segbohoué. Je remercie tout particulièrement la sœur Marie-Antoinette
qui a beaucoup fait sur place pour que tout se passe bien et pour que chacun se
sente bien accueilli. Je remercie enfin le père Denis, du foyer de charité, qui
nous a si bien accueillis : je suis toujours heureux de passer du temps
dans un foyer de charité, il y a tant de choses que nous partageons…
L'album photo
Perpétue |
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