Au cours de la semaine passée en Espagne avec les jeunes de Foi et Lumière, j'ai été invité à parler de notre grande famille internationale et comment les liens se faisaient entre cette famille et les communautés. Voici le texte de ce que j'ai dit, ou à peu près...
Pendant la rencontre de Guardamar, plusieurs
personnages de l’Évangile nous ont accompagnés chaque jour ; parmi eux,
j’en retiens deux, la Samaritaine et Jean.
Le jour où Jésus rencontre la Samaritaine, il est
fatigué et s’est assis au bord du puits de Jacob, en attendant que les
disciples reviennent du village où ils sont allés faire des courses. Il a soif
et n’a rien pour puiser de l’eau qu’il voit miroiter au fonds du puits ;
a-t-il jeté un caillou, entendu le “plouf” et vu des ronds se former, d’abord
au niveau de l’impact, puis se propager jusqu’à l’extrémité de la surface ?
Cela lui a sans doute rappelé l’époque où ses parents l’emmenaient jusqu’au
bord du lac de Tibériade où il s’amusait à lancer des cailloux pour faire des
ricochets ; à chaque impact, ce phénomène d’ondes se reproduisait… Il y
voyait certainement l’illustration du résultat de l’alliance faite par Dieu
avec les hommes : les hommes, collaborateurs de son Père, répercutaient ce
qu’ils avaient entendu en cercles concentriques et Dieu devait voir que cela
était bon : ma parole, qui sort de
ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission (cf. Is55, 11).
Jésus s’est rappelé alors de sa première rencontre
avec Jean, au bord du Jourdain. Avec André, ils ont entendu Jean-Baptiste leur
désigner Jésus en disant : Voici
l’agneau de Dieu et aussitôt, après une première conversation avec Jésus où
il leur dit ces mots (repris comme thème de notre rencontre, Venez
et vous verrez), ils appellent Pierre, puis Philippe, puis Nathanaël.
Le premier appel en a suscité d’autres, et la communauté des disciples
s’élargit comme les cercles sur l’eau du lac de Tibériade ou dans le puits de
Jacob…
Ce mouvement du centre vers l’extérieur peut se
retrouver dans Foi et Lumière, de la communauté jusqu’à la grande famille
internationale ; de la famille de Gérard et Camille Proffit jusqu’à une
présence de plus de 1400 communautés dans 82 pays et le nombre de pays continue
à grandir…
Ma communauté
La charte dit que Foi et Lumière est un mouvement
communautaire, et la quasi-totalité de ce document est consacré à la
communauté. Le mot même de mouvement dit bien que nous ne sommes pas quelque
chose de statique, mais il y a une dynamique.
La charte de Foi et Lumière est très belle et mérite
d’être lue et méditée. Il y a notamment - au tout début - tout ce qu’il faut
savoir pour démarrer un mouvement comme Foi et Lumière : un projet (le
désir d'aider la personne handicapée mentale et sa famille à trouver leur place
dans l'Eglise et dans la société) qui s’est concrétisé par un pèlerinage à
Lourdes, un souci de faire attention à chacun pour que personne ne se sente
isolé dans ce grand rassemblement, et le maintien de liens d’amitié entre les
communautés issues du pèlerinage.
Nous avons tous pour la plupart découvert Foi et
Lumière par une communauté, même si c’était à l’occasion d’un pèlerinage ou
d’un camp d’été. Notre prière dit bien que c’est Jésus qui nous appelle à le
suivre dans une communauté. Dans la communauté, nous découvrons l’Évangile dans
le bon sens, c’est-à-dire en prenant les choses et les personnes dans le bon
ordre, à l’inverse de ce qui se passe dans le monde ; comme le pape
François qui nous invite à ne pas être des "mondains". C’est le plus
petit, le plus fragile, qui va nous apprendre à découvrir Jésus. Il nous amène
à lui et nous apprend à comprendre que la volonté de toute-puissance est à
l’opposé de ce que Jésus nous demande. Nous y découvrons la joie, la fidélité,
l’amitié, la vérité…
Ma région, mon pays, ma province
Mais il y a d’autres communautés que la mienne, celles
qui sont plus ou moins proches selon les provinces, de Minya en Egypte ou
Rodrigues (Maurice) jusqu’aux pays d’Afrique de l’ouest dont certains ne
possèdent qu’une seule communauté.
Quand on a la chance de connaître une communauté
voisine et qu’on peut la rencontrer pour une fête de la lumière, pour un
événement régional (pèlerinage, rencontre), c’est comme quand une famille va
retrouver des cousins : on est presque pareils, mais un peu
différents ! C’est une occasion de s’enrichir de nouvelles idées de jeux,
de chants, de mimes… et d’avoir envie de se retrouver une nouvelle fois ! Au-delà
de la région, il y a le pays ou la province qui permettent de découvrir encore
d’autres "cousins", de créer des liens d’amitié solides…
La grande famille internationale
J’ai découvert cette grande famille en 1994 à Varsovie
à l’occasion d’une grande rencontre internationale ; ce fut un moment
inoubliable ! Voir des membres de communautés du monde entier rassemblés
pendant une semaine, ce fut pour moi quelque chose d’extraordinaire. On peut
être originaire des quatre coins du monde, et partager une identité commune,
venir des quatre coins de l’horizon et devenir amis en cinq minutes, car nous
avons quelque chose en commun d’inimaginable !
Un des points forts de Foi et Lumière, depuis le
premier pèlerinage de 1971, c’est de ne jamais oublier les relations de
proximité ; on peut se trouver dans une grande foule, mais on n’est jamais
perdu car sa communauté n’est pas loin.
Une autre caractéristique de cette grande famille est
que les liens sont très forts entre nous, nous construisons sur le roc. Nous ne
restons jamais indifférents aux événements du monde car nous savons qu’il y a
un peu partout des amis qui sont dans la joie ou la tristesse… Je ne suis
l’actualité des événements de Syrie qu’à travers les communautés locales de Foi
et Lumière ; je suis inquiet quand il y a un tremblement de terre en
Nouvelle Zélande ou un ouragan à Madagascar…
Le grand mouvement de la communauté vers
l’international fonctionne dans les deux sens. Avec l’équipe de coordination
internationale (ECI), nous essayons de toujours écouter ce qui nous remonte des
communautés : il nous paraît impossible de donner des directives sans
avoir au préalable écouté ce qui se vit. Cette communication est à entretenir,
c’est vital !
Foi et Lumière est un appel de Jésus à se découvrir
frères et sœurs en humanité, quelles que soient nos apparences physiques,
mentales, intellectuelles ; c’est un appel de Jésus à comprendre son désir
de nous savoir unis, quelles que soient nos traditions chrétiennes ; c’est
un appel à découvrir Jésus dans le plus petit et le plus fragile, quelle que
soit sa race, sa langue, sa religion.
A Foi et Lumière, nous avons grandi en humanité. Allons dire à tous nos frères ce que
nous avons vécu à Guardamar et continuons à lancer des cailloux pour faire des
ricochets, c’est ainsi que Foi et Lumière va grandir !
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