Noël à Khartoum

Les récits des fêtes de Noël dans les communautés Foi et Lumière sont toujours très beaux et émouvants, mais certains dépassent tout ce qu’on peut imaginer, ils sont de véritables temps où les Evangiles se rendent vivants devant nous. La fête que raconte le Père Hans Putman, aumônier de Foi et Lumière à Khartoum en est un merveilleux exemple ! Les photos donnent une petite idée de ce que fut cette belle fête !

Le vendredi 18 décembre, l’enceinte de la cathédrale St Matthieu s’est remplie d’une foule joyeuse : les familles et les amis de Foi et Lumière avec leurs frères et sœurs handicapés.
Ils étaient, comme les aveugles et les boiteux, invités au repas du Seigneur (Lc 14, 21). Ceux qui sont rejetés et méprisés dans la société, sont ici honorés : c’est le signe qu’un Sauveur est né, vous trouverez un enfant, Emmanuel, pauvre et handicapé.
A son arrivée, chacun a reçu un petit calendrier de l’Avent et l’a épinglé à sa chemise ou à sa robe. On a servi du thé et des biscuits. Lorsque nous avons été tous réunis, le programme a commencé avec un temps de prière et un mot de bienvenue. Ensuite, en petits groupes de dix personnes, chacun a reçu une pièce d’un puzzle représentant une image de Noël. Chaque groupe a fait son puzzle, l’a collé sur un carton et l’a déposé près de la crèche. Après cette belle manière de se rencontrer et de faire connaissance, nous avons mimé l’histoire des trois Mages, leur recherche de l’Enfant Roi nouveau-né. Tous les participants marchaient en suivant l’Etoile, exploraient le ciel, même avec un télescope, tous magnifiquement habillés… jusqu’à leur arrivée au Palais d’Hérode.


Hérode les a reçus, assis sur son trône, dans sa magnificence, deux serviteurs agitant une sorte d’éventail pour donner un peu de fraîcheur à Sa Majesté. Puis ils sont repartis et sont enfin arrivé à Bethléem. Là, ils ont trouvé un bel enfant (Rudolf) avec Marie (Sara) et Joseph (Arcangelo). Ils ont offert leurs cadeaux…mais ils ont été interrompus par l’arrivée d’un quatrième mage ! Artaban était en retard et les mains vides. Il s’était arrêté plusieurs fois sur la route pour habiller un pauvre sans vêtement, pour acheter des médicaments, pour réconcilier deux personnes qui se querellaient… distribuant les pierres précieuses qu’il devait offrir à l’Enfant Roi nouveau-né.
Malgré son retard et ses mains vides, il a été reçu par Marie avec beaucoup d’amour. Elle et Joseph ont aimé que son cadeau soit dépensé pour les pauvres, la vraie Epiphanie de Dieu aujourd’hui.
Ce mime était si émouvant que nous n’avions plus de temps pour le partage.


Nous avons du entrer dans la cathédrale pour la messe. C’est le Père Quintino Kenyi, vicaire général, qui a présidé la célébration. Avec lui, autour de l’autel, se tenaient les Mages, Hérode et ses serviteurs et la Sainte Famille. Après l’homélie, la prière universelle a été lue par des personnes handicapées, des parents et des amis, représentant tous les participants.
Puis ce fut la cérémonie des offrandes : des arachides, des dattes, des fruits… apportés par des personnes handicapées et leur famille. La chorale et l’assistance chantaient de tout leur cœur en tapant des mains. Beaucoup sont allés communier et nous sentions toute la joie du cœur de Jésus d’être unis à ces « pauvres de Yahvé ».


Tout de suite après la messe, nous avons eu la visite de Mgr Léo Boccardi, nonce apostolique.
Il est venu nous dire sa joie de nous rencontrer et nous a offert des « panetone », ce fameux gâteau de Noël italien. Il a aussi donné une enveloppe, petit soutien financier. Enfin, il nous a bénis au nom du Saint Père. Au cours du repas, il est allé saluer toutes les familles.
Enfin, nous avons eu un temps de fête : un théâtre de marionnettes qui a captivé les foules et toutes sortes de jeux.
A 16 heures quand les cars sont arrivés pour nous ramener dans nos maisons ou nos paroisses, chacun a reçu un petit cadeau et des bonbons. Dans la joie, nous avons terminé la journée par une prière et une bénédiction. Et, comme les bergers dans l’Evangile, nous pouvons dire : « Tous ceux qui les entendirent furent dans l'étonnement de ce que leur disaient les bergers. » (Lc 2, 18)