mardi 30 novembre 2010

Les sessions de formation se suivent…


Après Hong-Kong, Sao Paulo, Zembrzyce et Lima, une cinquième session de formation internationale a eu lieu à Ciney (Belgique) début novembre. Plus de 60 participants (représentant 19 provinces), venus de Belgique, de France, des Pays Bas, du Luxembourg, d’Autriche, de Slovénie, d’Italie, de Suisse, du Canada, mais aussi de Lubumbashi (RDC), de Madagascar, des Seychelles et de Maurice ont été très assidus, attentifs et studieux pendant plus de quatre jours.

Je n’ai pu venir que pour les deux derniers jours, mais j’ai vite compris, par l’ambiance, la cohésion du groupe, que tous appréciaient ces journées, que tous adhéraient à l’esprit de ce qui leur était proposé, que tous, imprégnés du souvenir des séances de travail allaient repartir pleins d’énergie vers leur province et leur communauté.

Les enseignements, les ateliers, les chants, les temps de prière se sont succédé avec beaucoup de fluidité. J’ai été touché par le témoignage de Viviane le Polain, venue dire tout ce qu’elle a vécu à Foi et Lumière, de beau, mais aussi de difficile pendant toutes les années où elle a exercé des responsabilités. J’ai aimé la veillée de prière avec toutes les lumières apportées par chacun, l’unité qui nous rassemblait était palpable. J’ai aimé marcher dans les couloirs à la suite des pèlerins d’Emmaüs. J’ai vu et apprécié le travail des nombreuses "petites mains" qui s’affairaient dans les coulisses pour que chacun ait tout ce qui lui fallait pour être bien, pour suivre et profiter au mieux de la formation.

J’ai pu prendre du temps avec les uns et les autres, parler de la préparation de plusieurs pèlerinages, et ce fut bon de voir combien l’élan des provinces était fort. L’envie de rassembler le maximum de monde à l’occasion de l’anniversaire de Foi et Lumière m’a beaucoup touché.

Je suis très reconnaissant à tous ceux qui sont venus parfois de très loin pour assister à cette formation, à tous ceux qui ont préparé et organisé ce grand projet, à l’équipe qui en a préparé le contenu. Mais cette session ne fut pas la dernière… une autre est encore à venir !

mardi 9 novembre 2010

Mini-retraite à Notre Dame de l’Atlas


"Tu nous as faits orientés vers toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu'il ne repose pas en toi" Cette phrase de Saint Augustin, grande figure chrétienne de l’Afrique du Nord résonne en moi après quatre jours passés chez les moines trappistes de l’Atlas, à Midelt (Maroc), à l’autre bout de l’Afrique du Nord.

Les moines sont peu nombreux, trois : le prieur Jean-Pierre Flachaire, le frère Jean-Pierre Schumacher, le dernier des moines de Tibhirine et le frère hôtelier, Jose-Luis. Mais leur vie de don, d’abandon, de présence précaire et fragile, leur volonté d’être avec, d’être des priants au milieu des priants révèle une puissance à déplacer les montagnes ! Des montagnes qui sont très présentes autour de Midelt et culminent à plus de 3000 mètres (déjà couvertes de neige en cette saison), le monastère étant lui à 1500 mètres d’altitude. La température est déjà fraîche et les couvertures sont très appréciées la nuit ! L’hôtellerie d’ailleurs ferme pendant l’hiver et je fus le dernier hôte à y séjourner cette année.

On trouve dans ce monastère plusieurs sources d’inspiration :

- celle de Tibhirine, bien sûr, par la présence du frère Jean-Pierre et par un mémorial où sont présentées les photos des sept moines assassinés et une copie du testament de frère Christian. La bibliothèque du monastère de Tibhirine a été transportée à Midelt,

- celle de Charles de Foucauld par la présence du Père Peyriguère, dont le corps a été transféré à Midelt l’été dernier ; son chemin de vie a été de réaliser au mieux l'idéal de la spiritualité de frère Charles.

- celle des sœurs franciscaines qui ont été les premières à occuper les lieux actuels du monastère où elles étaient chargées d’un orphelinat et d’un atelier de tissage ; elles sont maintenant plus haut dans la montagne, à Tatiouinne.

Voici le cadre dans lequel j’ai été accueilli très chaleureusement par les moines ; je rends grâce pour tout ce que j’ai vécu à leurs côtés

- un temps de prière par la participation aux offices (je n’ai jamais participé aux vigiles de 4 heures le matin…) et aux Eucharisties

- un temps de partage où j’ai été invité à dire aux moines, réunis en chapitre, qui je suis et ce qu’est Foi et Lumière. Le frère Jean-Pierre (prieur) m’a dit qu’il avait eu une sœur trisomique à laquelle il était très attaché. Les moines m’ont assuré de leurs prières pour Foi et Lumière et je leur ai confié plus particulièrement le travail de l'équipe de coordination internationale ; chaque communauté est invitée à un jumelage avec une communauté religieuse, l'ECI a maintenant la sienne.

- un temps d’amitié avec de nombreuses conversations dans la cour du monastère et des moments privilégiés comme ce rendez-vous quotidien de 10 heures où les ouvriers qui travaillent à la réfection d’un bâtiment (une extension de l’hôtellerie) invitent les moines et les gens de passage à partager le thé à la menthe et un sandwich à la sardine : c’est ce qu’on appelle là bas la communauté élargie.

- et un vrai temps de repos où j’ai pu prendre le temps de réfléchir au contenu de la conférence que l’OCH m’a invité à donner en décembre,

Tout cela fait que j’ai l’impression d’avoir vécu une mini-retraite et cela m’a fait beaucoup de bien !

Le jour de mon départ, il y avait beaucoup d’agitation dans la ville ! Et pour cause, c’était le jour de la visite du roi ! La ville pavoisait avec des drapeaux marocains flottant un peu partout et des milliers de personnes convergeaient vers la ville pour assister à ce grand événement. Le monastère pavoisait aussi avec un drapeau marocain et un portrait du roi au dessus de la porte d’entrée.

Je me suis déjà surpris à plusieurs reprises à penser au temps passé dans cette communauté en me disant "ils sont en ce moment dans la chapelle en train de chanter l'office" et je joins ma prière à la leur dans ce monastère invisible dont je me sens un peu partie prenante.

A très bientôt, inchAllah !

lundi 8 novembre 2010

Confiance Yamna, Dieu est avec toi !



J’ai rencontré Yamna le 29 octobre à Midelt (Maroc). Yamna a 39 ans, elle est éducatrice spécialisée et a fondé une association qui s’appelle "Le chemin vers la vie". Elle accueille des enfants en situation de handicap mental à qui elle propose des activités éducatives : psychomotricité, apprentissages divers, jeux. Le bâtiment qui abrite l’association est en pleins travaux et il promet d’être magnifique.

Yamna est aussi en liens avec les sœurs franciscaines et avec les moines de Notre Dame de l’Atlas ; par leur intermédiaire, elle a eu connaissance de ce que nous faisons dans nos communautés Foi et Lumière. Cela lui a plu et elle en a adapté le fonctionnement à l’environnement culturel et religieux du Maroc. Le 27 décembre dernier, Tiqa (la confiance, en arabe) est née et les réunions se tiennent régulièrement dans les bâtiments de l’association, mais j’ai déjà raconté ça : http://fli-afoi.blogspot.com/2010/01/tiqha-la-confiance.html

J’ai donc été très heureux de pouvoir assister à une des rencontres de Tiqa. Nous étions dix-huit : 7 enfants handicapés, des parents (que des mamans et des sœurs) et deux amies (dont Yamna). La réunion a commencé par un temps de partage autour de la question : "en quoi la parole de Dieu peut aider les parents d’enfants handicapés ?". Tout se passait en arabe et les discussions étaient animées, mais Yamna a bien pris le temps de me traduire ce que chacun disait. Il y a eu ensuite un goûter, chacun ayant apporté jus de fruit et gâteaux, puis un temps de prière (j’ai eu la chance d’y être nommé). Si ce déroulement vous rappelle quelque chose, ça n’est pas du hasard ! Voici ce que j’ai écrit à Yamna à mon retour :
Je te remercie très chaleureusement pour ton accueil et ta gentillesse ! La rencontre de Tiqa (plus facile à écrire qu'à dire ;-)) fut pour moi un temps mémorable. Réaliser que l'intuition des fondateurs de Foi et Lumière (rassembler, autour des personnes ayant un handicap mental, des membres de la famille, parents, frères et sœurs et des amis pour partager, célébrer et prier ensemble) peut s'appliquer à d'autres religions est pour moi une confirmation.
Je crois en effet que la personne handicapée peut se révéler source d'unité, peut rassembler autour d'elle tous les gens de bonne volonté afin qu’ensemble, nous célébrions la valeur infinie de la vie !

Le lendemain, nous nous sommes retrouvés pour un thé en ville avec Yamna et Lamia. Lamia a 14 ans et est trisomique ; son papa est parti quand elle est née et elle ne le connaît qu’à peine. Elle a été très heureuse (et moi également…) de pouvoir marcher dans la rue en me donnant la main !