A Atlanta, avec la Fédération de l'Arche

Eileen et Patrick

Avec Fred Seagren, vice-coordinateur international, j’ai représenté Foi et Lumière à l’assemblée générale de la Fédération de l’Arche, qui a eu lieu du 3 au 10 juin à Atlanta. Je ne ferai pas ici un compte rendu détaillé de cet événement, même si chaque instant de cette semaine, chaque personne rencontrée, chaque activité, chaque célébration aurait mérité d’être raconté, tellement tout s’est déroulé dans un excellent climat de chaleur et d’amitié. Les liens qui nous unissent sont solides et j’ai pu constater que ce qui se passe au niveau international est également une réalité partout où il y a des communautés Foi et Lumière et des communautés de l’Arche : il y a même un désir partagé d’entraide là l’Arche est présente et pas Foi et Lumière, ou inversement. Avec Patrick Fontaine (France) et Eileen Glass (Australie), qui ont été élus responsable international et vice-responsable internationale, les liens d’amitié et de coopération, qui existaient avec Jean-Christophe Pascal et Christine McGrievy, resteront les mêmes et je m’en réjouis, car je réalise combien nous avons de plus en plus besoin les uns des autres !

Je ne parlerai ici que de trois choses : l’ambiance générale et le mode de fonctionnement de cette assemblée générale, les célébrations religieuses et la volonté d’ouverture et d’inculturation de l’Arche.

Tous dans la même barque !

Cette semaine fut vécue comme si nous étions tous comme une grande communauté de l’Arche ! Nous avons vécu ensemble dans le campus d’un collège de la banlieue d’Atlanta, nous avons travaillé ensemble (j’avais en charge l’animation d’un atelier sur les pèlerinages), nous avons célébré ensemble, nous avons prié ensemble, nous avons fait le fête ensemble. Mais surtout, nous avons réfléchi ensemble sur le sens de la nouvelle organisation et la nouvelle constitution de l’Arche, sur le mandat de la nouvelle équipe de direction ; contrairement à nos habitudes ou à nos traditions, tous les débats sur cette constitution, sur le mandat, sur les discernements des personnes à élire, ont eu lieu avant l’Assemblée, et le travail à Atlanta a plus été des explications, avec un grand souci de pédagogie, pour que chacun s’approprie ces nouveaux modes de fonctionnement. La présence, en nombres, de personnes ayant un handicap mental a obligé les organisateurs à réduire au maximum les occasions de débats, de tensions possibles, et c’est donc pour cela que tout s’est passé avant.

Mgr Katharine et Mgr Roger

Chaque jour démarrait par un temps de recueillement, très simple, avec un texte biblique et un mime, une prière gestuée, et un conte ; et chaque fin d’après-midi était consacrée à une célébration religieuse. Il y a eu une messe catholique (incluant un temps de prière devant une icône pour tous les membres de l’Arche qui sont orthodoxes), une célébration presbytérienne (incluant un temps de prière en hébreu pour tous les membres de l’Arche qui sont juifs), une messe anglicane, présidée par l’évêque primat de l’Église épiscopalienne, Monseigneur Katharine Jefferts Schori, avec Monseigneur Roger Heft, archevêque de Perth, délégué de la communion anglicane auprès de l’Arche (incluant un temps de prière hindou pour tous les membres de l’Arche de cette religion), un lavement des pieds en plein air sur une pelouse du campus , très impressionnant quand il y a 500 personnes !

J’ai retenu une image qui m’a beaucoup touché lors de la célébration inter-religieuse pendant laquelle nous avons prié, un peu dans l’esprit d’Assise, avec des représentants de religion musulmane, bouddhiste, juive, chrétienne et hindoue. Quelques personne étaient venues d’Atlanta pour se joindre à nous, une femme musulmane avec son fils handicapé et des personnes juives. A la fin de la célébration, un cadeau leur a été fait, une peinture réalisée par l’Arche Daybreak de Toronto. Mais, je ne sais pas si c’était volontaire ou pas, il n’y avait qu’un seul cadeau ! Et j’ai entendu, avec beaucoup d’émotion deux femmes qui se tenaient côte à côte, une femme musulmane et une femme juive dire : « Nous ne savons pas comment nous allons partager ce cadeau, mais nous allons en parler et nous trouverons une solution ensemble ! ». On se dit parfois qu’on entend des paroles prophétiques, et ce jour là, clairement, oui, j’ai entendu des paroles prophétiques !

La tombe de Martin Luther King Jr 

Le choix d’Atlanta venait après celui d’Assise, avec le patronage de Saint François, et celui de Kolkata, avec le patronage de Gandhi. Cette année, c’était Martin Luther King Jr qui était la personnalité qui accompagnait cette rencontre. Et avec lui, c’était toute la culture du sud des Etats-Unis qui était présente, depuis la cuisine jusqu’à la musique : un chœur de gospel, qui chantait magnifiquement, était venu tout spécialement de Mobile, Alabama ! Le vendredi, nous sommes partis tous ensemble à Atlanta sur les pas de Martin Luther King Jr, dans sa paroisse baptiste, auprès de son mausolée. Là, nous avons entendu des grands témoins de la lutte pour les droits civiques des noirs américains, dont un homme de 84 ans, camarade d’école de Martin Luther King Jr. L’Arche a toujours le souci de garder le regard ouvert sur l’extérieur, les communautés ne sont pas des jardins clos dont les portes restent fermées et où on aime se sentir bien. Il y a une volonté affirmée de toujours laisser la porte ouverte afin de pouvoir se laisser interpeller par l’autre, qui peut être un prophète ou un pauvre…

Il y aurait encore bien des choses à dire, mais ces quelques lignes vous auront donné, je l’espère, une idée de ce qui s’est passé chez nos frères et sœurs de l’Arche International. Que cela vous encourage, partout où vous êtes, à créer ou maintenir ces liens d’amitié qui nous unissent !