Dayshawn, fondateur de Foi et Lumière aux Bahamas ?

Voici une belle histoire que j'ai reçu d'un ancien aumônier des États Unis Est ; il est maintenant aux Bahamas et vous verrez qu'il n'a pas oublié Foi et Lumière ! Ce jeune Dayshawn est peut-être celui qui va permettre de démarrer la première communauté dans ce pays !

Dayshawn avec sa maman

Quand nous sommes arrivés avec Ginni ma femme sur l'île d'Andros aux Bahamas, les trois paroisses où j’étais affecté comme diacre permanent n’avaient pas eu de clergé depuis quatre ans. Quand j’étais à Boston, un prêtre en poste à Nassau m’avait invité à m’interroger sur la vie missionnaire : après de deux ans de discernement, nous sommes finalement partis ! En arrivant en novembre, nous avons pris quelques mois pour nous installer, puis nous avons décidé d’organiser des cours d'enseignement religieux pour les enfants qui ont démarré en janvier. Nous avions préparé des formulaires d'inscription et les parents se sont manifestés et ont inscrit leurs enfants. Les enfants ont été enthousiasmés par cette perspective et ceux dont les parents ne pouvaient pas lire ou écrire eux-mêmes ont signé avec les parents en veillant par-dessus leurs épaules qu’ils mettent bien «leur marque» au bas de la page.

Quand nous avons revu les formulaires, nous en avons trouvé une qui nous a paru étrange. Un des membres de la paroisse avait inscrit un garçon que nous n'avions jamais vu et, quand nous avons demandé à savoir de qui il s’agissait, nous avons découvert que cet enfant avait été malade et il nous a été suggéré d’aller lui rendre visite. Aussi, rapidement, nous avons appelés les parents et nous sommes passés. Nous avons découvert Dayshawn, un  garçon de 10 ans, gravement handicapé et infirme moteur cérébral. Il ne parlait pas, ses mains et ses pieds étaient gravement estropiés, et il passait sa vie dans un fauteuil en face de la télévision, et sa mère, entièrement dévouée, restait assise à côté de lui. Nous avons parlé longtemps et, quand je lui ai suggéré que nous serions plus à l'aise dans le salon, elle a été surprise quand j'ai proposé que nous amenions Dayshawn avec nous ; alors elle se pencha vers lui, le souleva, et l'emmena dans le salon avec nous. Comme nous étions assis sur  le canapé, elle s'est assise dans un fauteuil avec son fils sur ses genoux.

Nous avons parlé de sa vie à la maison, comment elle en était arrivée à cesser de venir à l'église avec lui à cause des chuchotements et des commentaires malveillants. Si son fils n’était pas accepté, elle ne pouvait pas venir. Comme le temps passait, j'ai demandé si je pouvais lui proposer de prendre son fils sur mes genoux pour qu’elle puisse se reposer un peu. Elle a été prise de court, car personne, parmi les "gens d’église", ne lui avait jamais demandé une telle chose.



Le fauteuil roulant est arrivé !

Avec Dayshawn bien installé sur mes genoux, nous avons poursuivi notre conversation sur sa vie et  nous lui avons demandé de quoi elle pourrait avoir besoin pour rendre sa vie plus facile. A un moment, j'ai ri à quelque chose qu'elle me disait et le visage de Dayshawn s'éclaira, il hocha la tête en arrière, et se mit à rire aussi. "Oh, il aime beaucoup rire", dit sa maman, et je ris de nouveau, et lui aussi. Ensemble, nous avions trouvé une petite chose que nous avons apprécié tous les deux et un lien a commencé à se former. Comme diacre, j’ai appris que ce sont souvent les petites choses qui sont les plus importantes. Voir une occasion de partager sa foi et le faire, c’est véritablement le christianisme en action. Ce n'est pas quelque chose de spécial, c’est ce qu’il faut faire – et alors nous le faisons.
Au cours des mois qui ont suivi, nous avons essayé de leur trouver un fauteuil roulant - qui pourrait être modifié en longueur - car Dayshawn grandit - et faciliterait ses déplacements. Il permettrait aussi à sa mère de faire des promenades et de sortir de la maison. Dayshawn a pris une place importante dans notre vie sur cette île et, comme notre ministère s’est agrandi au cours des années, sa famille a été d'une grande aide pour nous aider à trouver d'autres enfants handicapés pour que nous puissions commencer à former la première communauté Foi et Lumière aux Bahamas.