lundi 26 novembre 2012

Que les communautés sont belles au Zimbabwe !

Un très beau flamboyant !
Sur le chemin du retour du Cap, j’ai passé trois jours au Zimbabwe : cela faisait cinq ans que je n’étais pas venu dans ce beau pays ! Ces trois journées furent très denses et riches en rencontres !

Je fus accueilli à mon arrivée par le Père David Harold Barry, sj, et par Remedio (Rem) Fernandes. C’était très touchant de voir ensemble les deux personnes qui, à la suite d’une visite de Jean Vanier en 1982, avaient pris l’initiative de démarrer Foi et Lumière au Zimbabwe ; j’ai même eu le privilège de voir le lieu (la maison de Rem et Ann) où avait eu lieu la première réunion de fondation ! A la suite de cette réunion, comme le rappelle Marie-Hélène dans son livre (page 281), le Père David s’est émerveillé : « A la fin de la rencontre, nous nous sommes regardés les uns les autres avec grand étonnement de ce que nous venions de découvrir… C’était littéralement comme un trésor caché dans un champ. » Depuis 30 ans, Foi et Lumière a vécu au Zimbabwe, avec ses joies et ses peines, ses réussites et ses échecs, mais toujours une équipe solide a pu accompagner les communautés. J’ai eu la joie de rencontrer les piliers de cette équipe si dévouée : le Père David, toujours présent, Elinata (à Bulawayo), coordinatrice de la province Afrique Capricorne, Artkin Muwishi, qui, même s’il a déménagé de Kwekwe jusqu’à Zwishavane, continue de porter la flamme de Foi et Lumière dans son cœur, Lorraine (à Kwekwe) et Time Baluwa (à Harare). Tous portent le souci d’entretenir la petite semence, d’en prendre soin, de la faire grandir jusqu’à ce qu’elle ressemble aux beaux flamboyants dont les fleurs illuminent les paysages du Zimbabwe en cette saison. Et ils vont y arriver car leur foi est au moins aussi grande qu’une graine de moutarde… et un jour les oiseaux viendront faire leur nid dans ces beaux flamboyants !
La communauté de Chitungwiza
Une maman et son fils


Le premier jour, nous sommes allés voir la communauté de Chitungwiza, à côté de Harare : un mardi matin, le rendez-vous avait été fixé à 11 heures… je m’attendais à ne voir qu’une poignée de personnes… mais Mai Mutara and Leonard Chipeperengo avaient réuni une bonne cinquantaine de personnes qui nous accueillirent merveilleusement, à l’africaine, avec des chants et des danses ! Cette communauté fait partie de celles qui, pendant les années difficiles que ce pays a vécues, ont continué à se réunir ! Même s’ils n’avaient plus de nouvelles, plus de carnet de route, ils avaient toujours la réunion mensuelle, cette réunion qui fait tant de bien à tous !! 
Tabeth et sa grand-mère
Ensuite, nous sommes allés rendre visite à Tabeth, une jeune fille de 19 ans, qui vit avec sa grand-mère. Tabeth n’a pas de handicap mental, mais elle est en fauteuil roulant (obtenu grâce à Foi et Lumière) et ne peut plus aller à l’école… Ses parents sont morts et elle n’a pas d’autre famille que sa grand-mère… Le quatrième temps permet à Tabeth de recevoir des visites : c’est très important, c’est vital, de conserver des liens d’amitié entre les rencontres. Aller à la rencontre des personnes handicapées isolées ne doit pas se faire qu’une fois par mois ! Et puis, même s’il ne s’agit pas de handicap mental, il faut le faire aussi, on ne doit pas faire ce genre de ségrégation !
Chez Tobias
L’après-midi, nous sommes allés de l’autre côté de Harare, chez Tobias Chindime, voir des membres de la communauté Batanai Mabvuku. Là aussi, j’ai vu beaucoup de joie et ce fut une belle rencontre. Tobias, vice-coordinateur provincial, m’a dit comment allaient les 5 communautés qu’il accompagne (au passage, encore une fois, j’ai eu la confirmation qu’un bon accompagnement, c’est une visite à chaque communauté une fois par trimestre…) ; de plus, il y a une nouvelle communauté qui démarre et une autre, plus ancienne, qu’il essaie de faire redémarrer !





Artkin 
Le lendemain, grande journée à Kwekwe. Cette ville est à plus de 200 kilomètres de Harare, mais c’était l’occasion de retrouver Artkin et Lorraine ! Kwekwe a été le lieu où 167 personnes des communautés du Zimbabwe se sont retrouvées en septembre pour fêter les quarante ans de Foi et Lumière. Et le souvenir de ce grand et bel événement était encore dans les cœurs, il redonnera certainement beaucoup de vie et d’élan ! Chez Selina Mazhindu, nous avons chanté, dansé et fait la fête avec ceux que j’avais déjà rencontrés il y a cinq ans. Nous avons aussi eu le temps de faire une petite réunion de "travail" avec le Père David, Time, Artkin et Lorraine : organisation de la prochaine réunion de la province, prise en compte de besoins de communication, de formation…
Et puis, c’était déjà l’heure de repartir, Harare est à plus de trois heures de route !

On est bien à l'Arche !
Le troisième jour, nous sommes allés rendre visite à l’Arche de Harare, dans le quartier de Waterfalls : j’y ai reçu un très bon accueil, le Père David a célébré la messe et nous avons pris le repas avec la communauté.
Florence et sa fille
L’après-midi, nous sommes allés chez Florence Kabaydondo, coordinatrice de la communauté de Kudakwashe, où sept personnes étaient là pour nous accueillir. J’ai été frappé par la belle manière dont cette communauté vit l’œcuménisme : il y avait trois mamans présentes, dont Florence qui est anglicane, les deux autres étant catholique et méthodiste. Les réunions sont organisées dans la paroisse catholique, car il n’est pas possible de le faire dans la paroisse anglicane pour deux raisons : crainte de prosélytisme et à cause de la confusion qui règne depuis l’entrée en dissidence de Norbert Kunonga (qui a fondé l’Église de la province du Zimbabwe début 2008 et a récupéré tous les lieux de culte !) L’Église anglicane se réunit "sous les arbres" alors que les églises sont quasiment vides… Mais le 19 novembre, la cour suprême du Zimbabwe a finalement ordonné la restitution des biens et propriétés de l’Église anglicane…
Nous les avons encouragés à faire les réunions alternativement dans chacune des paroisses, cela devrait permettre à la communauté d’être plus visible. A cette réunion, Bothwell, un jeune homme ayant un handicap mental qui prenait beaucoup de notes de tout ce qui se disait, m’a demandé si Foi et Lumière pouvait l’aider à monter un petit commerce ? Je lui ai dit que ce n’était pas dans notre mission, que nous ne faisions qu’encourager les personnes comme lui à sortir de leur isolement, à créer des liens d’amitié… et que ce premier pas était certainement le plus difficile à faire. Le deuxième, c’est celui qu’il peut faire lui-même, avec l’aide de ses amis. Ce genre de propos n’est jamais facile à tenir, quand on voit l’extrême pauvreté des membres des communautés des pays comme le Zimbabwe, mais Florence est venue à mon aide, et elle a parlé aussi à Bothwell : elle lui a dit qu’avant de connaître Foi et Lumière, elle pleurait tout le temps à cause de sa fille handicapée, et que maintenant qu’elle pouvait partager avec d’autres dans sa communauté, elle a retrouvé la joie de vivre et qu’elle peut maintenant aider d’autres à retrouver ce sourire qu’elle avait perdu !

Et puis il fallait déjà repartir… je ne sais pas si ma visite a pu faire du bien à Foi et Lumière au Zimbabwe, en tout cas, je remercie le Père David et tous ceux que j’ai rencontrés dans ce si beau pays pour leur accueil chaleureux et le temps qu’ils ont donné pour m’accompagner dans toutes ces rencontres… je suis allé à la rencontre de communautés, je leur ai dit que pour moi, c’était important de connaître ce qui se passe à l’intérieur de leurs communautés, que ça me faisait du bien de voir comme ils vivaient, malgré toutes les difficultés, magnifiquement l’esprit de Foi et Lumière ! Et comme je leur ai dit en partant, je suis venu au Zimbabwe en 2002, en 2007, en 2012, j’espère revenir avant 2017 !!

Les photos

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