
Depuis la mort du professeur Jérôme Lejeune, le 3 avril 1994, au matin de Pâques, sa famille et ses amis organisent chaque année une "Messe pour
Hier, 11 avril, cette messe avait lieu à Notre-Dame de
Paris, là où avait eu lieu sa messe d’enterrement il y a 18 ans. Et cette
année, la messe a été précédée d’une cérémonie un peu particulière, la "Clôture
de l’enquête diocésaine de la
Cause de béatification et de canonisation du Serviteur de Dieu
Jérôme Lejeune" ! Monseigneur Xavier Rambaud, promoteur de justice
(autrefois appelé avocat du diable) a été interrogé par Monseigneur Éric de
Moulins-Beaufort qui présidait la cérémonie ; Dom Jean-Charles Nault, abbé
de Saint Wandrille, postulateur de la cause, a prêté serment et 12 caisses de
documents collectés pendant plus de quatre années de travail, ont été scellées.
Elles vont être transmises à la
Congrégation pour la cause des saints qui déterminera si un
procès de béatification peut être ouvert.
Toute cette cérémonie, ainsi que les vêpres et la messe qui
ont suivi, ont été très belles et émouvantes. Même si je n’ai jamais connu
personnellement le professeur Jérôme Lejeune, je l’ai entendu au pèlerinage de
Lourdes en 1991 : je me souviens de son expression extrêmement claire et
de sa voix très douce. Je comprends pourquoi toutes les personnes trisomiques
qui allaient à sa consultation l’aimaient tant ! Comme François-Marie, qui
le jour de son enterrement, s’est exclamé en voyant l’image souvenir posée sur
les chaises : « Oh ! Mon cher professeur ! ». Il avait
été associé à la préparation du premier pèlerinage de Foi et Lumière en 1971 :
"il avait suggéré d’inclure dans le
programme un colloque de médecins et d’éducateurs sur le thème « Les
répercussions psychologiques du rejet ou de l’accueil pour le handicapé mental »
[…] et il a accepté d’en assurer l’animation. "[1]
Il représente pour moi, qui suis de formation scientifique,
un modèle : tous ses travaux ont été menés avec une très grande humilité,
et ce qu’il voyait, à travers les instruments qu’il utilisait, était toujours
une source d’émerveillement, comme si ce qu’il découvrait lui était confié par
le Créateur lui-même ! Et aucune des méthodes utilisées n’était
destructrice. Je n’imagine pas une seconde Jérôme Lejeune effectuer des travaux
de recherche sur des embryons, et encore moins l’entendre parler "d’amas
de cellules" pour désigner un enfant à naître. Au contraire, il
disait : "la génétique moderne se résume à un credo élémentaire qui
est celui-ci : Au commencement il y a un message, ce message est dans la
vie et ce message est la vie. " L’ADN des premières cellules qui démarrent
le processus vital est parfaitement distinct des ADN des deux parents et
contient ce "message" qui rendra cet être humain unique !
Toute la dignité de Jérôme Lejeune aura été de se montrer
très respectueux de ses découvertes devant lesquelles il s’est certainement
senti tout petit… Cela lui aura valu beaucoup de désagréments, car il allait à
contre-courant de bien des idées reçues à l’époque… et lui aura coûté le prix
Nobel qu’il aurait pourtant mérité ! Ca ne lui aura pas permis de laisser
son nom pour désigner les personnes trisomiques : si en français le mot de
"mongolien" a été remplacé par trisomique, dans la grande majorité
des autres langues, on continue à dire le syndrome de Down, du nom d’un médecin
anglais aux théories bien peu glorieuses… Alors, pourquoi ne pourrait-on pas
changer ce nom et le remplacer par le Syndrome de Lejeune ? Ca serait un
hommage bien mérité pour ce grand savant
qui sera peut-être (je l’espère bientôt) un saint !
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