vendredi 5 décembre 2014

III° Congrès Mondial des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles

Du 20 au 22 novembre, plus de 300 personnes, venues d’une quarantaine de pays et représentant une centaine de mouvements ou communautés, ont participé au III° Congrès Mondial des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles, organisé par le Conseil pontifical pour les laïcs. Les précédentes rencontres s’étaient déroulées en 1998 à Rome avec Saint Jean-Paul II et en 2006 à Rocca di Papa avec Benoît XVI.
En 1998, le Saint Pape avait « rendu grâces au Seigneur pour ce printemps de l’Église suscité par la force rénovatrice de l’Esprit ». En 2006, Benoît XVI avait demandé : « Apportez la lumière du Christ dans tous les milieux sociaux et culturels dans lesquels vous vivez. L'élan missionnaire est la preuve de la radicalité d'une expérience de fidélité toujours renouvelée à son propre charisme, qui conduit à dépasser tout repli las et égoïste sur soi. Illuminez l'obscurité d'un monde bouleversé par les messages contradictoires des idéologies! »
L'audience avec le Pape François
A chaque congrès son pape ! Cette fois, nous avons été reçus en audience par le pape François qui nous a proposé quelques suggestions pour notre chemin de foi et de vie ecclésiale :« Pour atteindre la maturité ecclésiale, vous devez conserver la fraîcheur du charisme, respecter la liberté des personnes et chercher toujours la communion. Cependant, n’oubliez pas que pour atteindre cet objectif, la conversion doit être missionnaire : la force de surmonter les tentations et ses propres lacunes vient de la joie profonde que donne l’annonce de l’Evangile. Et c’est le fondement de vos charismes ».

Le pape est parti ; je n'ai pas pu le saluer...
Le congrès s’est tenu à Rome, dans le Collège Pontifical International Maria Mater Ecclesiae, et avait pour thème, quelques mois après la publication de l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium, « La joie de l’Évangile, une joie missionnaire... ». Avec les autres délégués de Foi et Lumière, le père Isaac, Paolo Tantaro et Bruno Galante, nous avons répondu à l’invitation du Conseil Pontifical pour les laïcs et avons revêtu nos habits de missionnaires de la joie ! Ces trois jours furent excellents, aussi bien par la qualité des présentations, par les temps de  prières ou les célébrations eucharistiques, que par les échanges avec les autres participants. Nous avons véritablement vécu ces journées dans l’esprit du cénacle comme nous y a invité le Cardinal Stanisław Ryłko, avec nos multiples charismes, mais avec le même Esprit (cf. 1Co 12, 4).

Des congressistes très attentifs
Je ne saurais citer tous les orateurs qui se sont succédé à la tribune, tellement ils ont tous été porteurs d’un message très riche, mais j’ai été plus particulièrement marqué par trois d’entre eux :
Fabrice Hadjadj (qui s’est présenté comme juif de nom arabe et de confession catholique) a été éblouissant pour nous parler de “la conversion missionnaire : sortir de soi-même pour se laisser provoquer par les signes des temps” (pour lire le texte de sa conférence). C’est impossible d’en faire un résumé, mais quand j’ai pu poser une question, j’ai repris une de ses formules : « Jésus envoie ses disciples non en les équipant, mais en les dépouillant ». Et j’ai abondé dans son sens en disant combien les personnes ayant un handicap mental nous dépouillaient pour nous ramener à l’essentiel de l’Évangile.
Monseigneur Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, nous a parlé sur le thème “Charismes : richesse pour les diocèses” : il était bien placé pour cela, car il a accueilli un grand nombre de communautés nouvelles dans son diocèse. Il a commencé en citant le Pape Benoît XVI : « les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles ne sont pas un problème ou un risque de plus, qui s'ajoutent à nos charges déjà lourdes. Non ! Ils sont un don du Seigneur, une ressource précieuse pour enrichir avec leurs charismes toute la communauté chrétienne » (Benoît XVI, mai 2008). Puis il nous a donné sa propre “grille de lecture” pour accueillir, accompagner et réguler ces mouvements dans leur croissance. La responsabilité d’un évêque est d’accueillir en prenant conscience des charismes prophétiques, mais aussi de faire jouer la sollicitude du pasteur dans sa dimension de vérification et de discernement quant à la maturité du charisme ; il ne faut pas confondre le charisme du fondateur et celui du mouvement qui peuvent parfois diverger. Je crois que nous avons là (en espérant que le texte de la conférence sera disponible) un outil qui peut nous permettre de nous assurer que nous avons bien conservé la fraicheur de notre charisme.
Mary Healy a parlé du “génie féminin dans l’évangélisation”, et c’était génial ! En trois tableaux, l’annonciation et la visitation, la rencontre avec la Samaritaine et l’onction de Béthanie, nous avons été transportés deux mille ans en arrière et avons été les spectateurs émerveillés de ces trois épisodes racontés avec un enthousiasme exceptionnel ! (Pour lire le texte de sa conférence)

 Parmi les participants, il y avait de nombreux prêtres, évêques et cinq cardinaux ! et les pauses et repas étaient l’occasion de mieux se connaître ou se reconnaître : j’ai retrouvé Eileen Glass, vice-responsable internationale de l’Arche (que j’avais déjà retrouvée à l’aéroport Charles de Gaulle !), les délégués de l’Emmanuel ou des Foyers de Charité (le père Hervé Gosselin, du foyer de Tressaint, était accompagné de deux personnes des foyers de Kampala et de Bujumbura). J’ai aussi fait connaissance avec des Portugais, des Argentins, des Singapouriens, des Philippins, des Irlandais… j’ai fait la connaissance du Père Daniel-Ange que j’avais entendu lors d’une conférence alors qu’il revenait du Rwanda il y a plus de vingt ans, et du frère Alois de la communauté de Taizé, un homme vraiment chaleureux et proche de Foi et Lumière… Nous étions tous vraiment en communion les uns avec les autres !
Avec Paolo devant le stand
Nous avions aussi un petit stand avec des documents Foi et Lumière en français, en anglais et en italien, ce qui nous a permis de mieux nous faire connaître et de mettre déjà en pratique la joie missionnaire !

Pendant ce congrès, j’ai pu parler un moment avec le Cardinal Stanisław Ryłko et je lui ai remis une lettre que nous avions préparée avec Anne-Marie Pike après la publication des conclusions du synode extraordinaire sur la famille ; nous avions été heureux de voir que le texte final comprenait une phrase qui disait : « l’Église soutient les familles qui accueillent, élèvent et entourent de leur affection des enfants handicapés ». Mais nous aurions aimé que cet engagement aille encore plus loin et reconnaisse la mission d’évangélisation des plus petits ; je lui ai rappelé ce qu’il avait dit à Jean Vanier : « Vous avez créé une véritable révolution copernicienne, ce n’est plus vous qui faites du bien aux personnes qui ont un handicap, mais vous dites que ce sont elles qui vous font du bien ! ». Il m’a remercié et m’a dit que j’étais tout à fait dans ma mission en disant de telles choses et qu’il agirait dans le sens que nous demandions. Il a tenu  parole car il a répondu à notre lettre en disant qu’il avait « transmis notre requête au secrétaire du synode, le Cardinal Baldisseri, lui enjoignant de promouvoir la discussion sur ce thème lors du deuxième synode sur la famille. »

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