Du 20 au 22 novembre, plus de 300 personnes, venues d’une
quarantaine de pays et représentant une centaine de mouvements ou communautés,
ont participé au III° Congrès Mondial des mouvements ecclésiaux et des
communautés nouvelles, organisé par le Conseil pontifical pour les laïcs. Les
précédentes rencontres s’étaient déroulées en 1998 à Rome avec Saint Jean-Paul
II et en 2006 à Rocca di Papa avec Benoît XVI.
En 1998, le Saint Pape avait « rendu grâces au Seigneur
pour ce printemps de l’Église suscité par la force rénovatrice de l’Esprit ».
En 2006, Benoît XVI avait demandé : « Apportez la lumière du Christ
dans tous les milieux sociaux et culturels dans lesquels vous vivez. L'élan
missionnaire est la preuve de la radicalité d'une expérience de fidélité toujours
renouvelée à son propre charisme, qui conduit à dépasser tout repli las et
égoïste sur soi. Illuminez l'obscurité d'un monde bouleversé par les messages
contradictoires des idéologies! »
L'audience avec le Pape François |
A chaque congrès son pape ! Cette fois, nous avons été
reçus en audience par le pape François qui nous a proposé quelques suggestions
pour notre chemin de foi et de vie ecclésiale :« Pour atteindre la maturité ecclésiale, vous devez
conserver la fraîcheur du charisme, respecter la liberté des personnes et
chercher toujours la communion. Cependant, n’oubliez pas que pour atteindre cet
objectif, la conversion doit être missionnaire : la force de surmonter les
tentations et ses propres lacunes vient de la joie profonde que donne l’annonce
de l’Evangile. Et c’est le fondement de vos charismes ».
Le pape est parti ; je n'ai pas pu le saluer... |
Le congrès s’est tenu à Rome, dans le Collège Pontifical
International Maria Mater Ecclesiae, et avait pour thème, quelques
mois après la publication de l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium, « La
joie de l’Évangile, une joie missionnaire... ». Avec les autres délégués
de Foi et Lumière, le père Isaac, Paolo Tantaro et Bruno Galante, nous avons
répondu à l’invitation du Conseil Pontifical pour les laïcs et avons revêtu nos
habits de missionnaires de la joie ! Ces trois jours furent
excellents, aussi bien par la qualité des présentations, par les temps de prières ou les célébrations eucharistiques, que
par les échanges avec les autres participants. Nous avons véritablement vécu
ces journées dans l’esprit du cénacle comme nous y a invité le Cardinal Stanisław
Ryłko, avec nos multiples charismes, mais avec le même Esprit (cf. 1Co 12, 4).
Des congressistes très attentifs |
Je ne saurais citer tous les orateurs qui se sont succédé à
la tribune, tellement ils ont tous été porteurs d’un message très riche, mais
j’ai été plus particulièrement marqué par trois d’entre eux :
Fabrice
Hadjadj (qui s’est présenté comme juif de nom arabe et de confession catholique)
a été éblouissant pour nous parler de “la conversion missionnaire : sortir
de soi-même pour se laisser provoquer par les signes des temps” (pour lire le texte de sa conférence).
C’est impossible d’en faire un résumé, mais quand j’ai pu poser une question,
j’ai repris une de ses formules : « Jésus envoie ses disciples non en
les équipant, mais en les dépouillant ». Et j’ai abondé dans son sens en
disant combien les personnes ayant un handicap mental nous dépouillaient pour
nous ramener à l’essentiel de l’Évangile.
Monseigneur
Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, nous a parlé sur le thème “Charismes :
richesse pour les diocèses” : il était bien placé pour cela, car il a
accueilli un grand nombre de communautés nouvelles dans son diocèse. Il a
commencé en citant le Pape Benoît XVI : « les mouvements ecclésiaux
et les communautés nouvelles ne sont pas un problème ou un risque de plus, qui
s'ajoutent à nos charges déjà lourdes. Non ! Ils sont un don du Seigneur, une
ressource précieuse pour enrichir avec leurs charismes toute la communauté
chrétienne » (Benoît XVI, mai 2008). Puis il nous a donné sa propre “grille
de lecture” pour accueillir, accompagner et réguler ces mouvements dans leur
croissance. La responsabilité d’un évêque est d’accueillir en prenant
conscience des charismes prophétiques, mais aussi de faire jouer la sollicitude
du pasteur dans sa dimension de vérification et de discernement quant à la
maturité du charisme ; il ne faut pas confondre le charisme du fondateur
et celui du mouvement qui peuvent parfois diverger. Je crois que nous avons là
(en espérant que le texte de la conférence sera disponible) un outil qui peut nous
permettre de nous assurer que nous avons bien conservé la fraicheur de notre
charisme.
Mary
Healy a parlé du “génie féminin dans l’évangélisation”, et c’était
génial ! En trois tableaux, l’annonciation et la visitation, la rencontre
avec la Samaritaine et l’onction de Béthanie, nous avons été transportés deux
mille ans en arrière et avons été les spectateurs émerveillés de ces trois
épisodes racontés avec un enthousiasme exceptionnel ! (Pour lire le texte de sa conférence)
Avec Paolo devant le stand |
Nous
avions aussi un petit stand avec des documents Foi et Lumière en français, en
anglais et en italien, ce qui nous a permis de mieux nous faire connaître et de
mettre déjà en pratique la joie missionnaire !
Pendant ce congrès, j’ai pu parler un moment avec le Cardinal Stanisław
Ryłko et je lui ai remis une lettre que nous avions préparée avec Anne-Marie
Pike après la publication des conclusions du synode extraordinaire sur la
famille ; nous avions été heureux de voir que le texte final comprenait
une phrase qui disait : « l’Église soutient les familles qui
accueillent, élèvent et entourent de leur affection des enfants
handicapés ». Mais nous aurions aimé que cet engagement aille encore plus
loin et reconnaisse la mission d’évangélisation des plus petits ; je lui
ai rappelé ce qu’il avait dit à Jean Vanier : « Vous avez créé une
véritable révolution copernicienne, ce n’est plus vous qui faites du bien aux
personnes qui ont un handicap, mais vous dites que ce sont elles qui vous font
du bien ! ». Il m’a remercié et m’a dit que j’étais tout à fait dans
ma mission en disant de telles choses et qu’il agirait dans le sens que nous
demandions. Il a tenu parole car il a
répondu à notre lettre en disant qu’il avait « transmis notre requête au
secrétaire du synode, le Cardinal Baldisseri, lui enjoignant de promouvoir la
discussion sur ce thème lors du deuxième synode sur la famille. »
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