mardi 7 mai 2019

À Dieu Jean !



Cher Jean, depuis très longtemps, j’ai toujours pensé que Dieu avait un plan pour moi… depuis au moins 35 ans.

Dans ce plan, je devais suivre une retraite à Tressaint : nous y sommes allés avec Isabelle début octobre 1983 et c’était toi qui prêchais cette retraite dont le thème était : "Jésus est le pauvre". Nous avons failli ne pas rester quand nous avons découvert que de nombreuses personnes ayant un handicap étaient présentes. Heureusement, nous sommes restés jusqu’au bout.


Dans ce plan, je devais être un de ceux, appelés anawim, qui allaient animer les groupes de partage pendant la retraite. Cela m’a valu de participer chaque matin à un temps de prière avec toi, et je me souviens très bien de ce jour où, pour dire le Notre Père, j'ai mis ma main dans la tienne.


Dans ce plan, il y avait l’accueil de Julie, née 4 ans et demi après cette retraite. Nous avons compris avec Isabelle que, au cours de cette retraite, tu avais préparé nos cœurs en nous parlant de Foi et Lumière.


Dans ce plan, il y avait une communauté Foi et Lumière qui nous attendait à Chaville, et nous avons rejoint la communauté "A Dieu Vat" quand Julie avait tout juste un an.
Dans ce plan, il y avait l’appel reçu pour fonder avec d’autres parents, une communauté de jeunes enfants ; ce fut fait en février 1991 et la jeune communauté "Graines de Moutarde" est partie joyeusement quelques semaines plus tard pour le pèlerinage du 20ème anniversaire à Lourdes. Une grande foule venue des quatre coins du monde m’a fait découvrir l’universalité du mouvement et la joie qui est le fruit de si belles rencontres.

Dans ce plan, il y a eu une deuxième retraite à Tressaint avec d’autres parents de notre communauté et notre premier entretien : j’avais demandé à te voir pour te dire mon histoire et te remercier. Dans mon enthousiasme, je t’avais dit combien j’aimais Foi et Lumière et que j’étais prêt à faire "plein de choses". Tu m’as répondu : « ça viendra, ça viendra ».

Dans ce plan, il y a eu cette invitation à participer à la rencontre internationale de Varsovie en 1994 ; j’y suis allé avec empressement et j’ai été émerveillé de découvrir des gens tous extraordinaires venus de tous les pays où Foi et Lumière était présent.

Dans ce plan, il y a eu en 1995 une proposition des responsables de ma province pour aller participer à une session de formation dans la province jumelle d’Afrique de l’Est, à Nairobi, avec des participants venus du Kenya, d’Ouganda, du Rwanda, du Burundi et du Zaïre. Je parlais anglais et c’était la seule condition… Cette proposition a été suivie par une deuxième l’année suivante : il s’agissait d’accompagner Marie-Hélène Mathieu pour une session de formation à Kigali (Rwanda). Un an plus tard, il fallait y retourner pour s’assurer que ces formations avaient donné de beaux fruits.

Dans ce plan, il y a eu cet appel à laisser mon nom pour des élections de zone. Ma famille était d’accord à condition que j’aie quelques vacances supplémentaires… Tremblant, je suis allé voir mon supérieur hiérarchique pour lui faire cette demande dont je devinais l’issue défavorable. Mais j’ai été surpris de l’entendre dire : « tu as besoin de combien de jours ? ». Dix, ai-je répondu, et il m’a donné son accord en me prévenant que je n’aurais pas moins de travail et que je devrais m’organiser en conséquence. Et en juillet 1998, à Québec, pendant la rencontre internationale, je suis devenu coordinateur de la zone Europe Atlantique Nord.

Dans ce plan, il y a eu de nombreuses réunions du conseil international, deux par an, où nous avons travaillé ensemble, depuis la première en 1999, au Liban, jusqu’à ce que tu nous dises un jour que tu allais bientôt avoir 75 ans et que nous ne te verrions plus. C’était il y a 15 ans et ces cinq années où nous avons passé beaucoup de temps à travailler ensemble m’ont laissé un souvenir impérissable. Ton calme mêlé à une énergie incroyable, ta douceur mêlée à une autorité sans pareil m’ont énormément marqué.

Dans ce plan, il y encore eu des appels pour accompagner Foi et Lumière dans d’autres continents. En 2003, je me souviens bien avoir été prier un matin à l’oratoire de la Ferme et j’ai demandé : « Envoie-moi là où tu veux que je serve ». L’après-midi même, Viviane et Roy me demandaient si je voulais bien devenir coordinateur de l’Afrique ! Et j’ai passé 5 ans à découvrir que Foi et Lumière en Afrique était un modèle pour tout le mouvement ; la joie, la prière, l’amitié, les grandes valeurs dont nous vivons tous étaient très vivantes dans tous ces pays.

Dans ce plan, il y a eu finalement cet appel à être le coordinateur international. C’était à Lourdes en 2008 ; tu n’étais pas présent, mais tu es arrivé le soir même et je me souviens très bien de tes encouragements qui avaient suivi ceux de Marie-Hélène. J’ai vécu dix années merveilleuses et je rends grâce à Dieu pour tout ce que j’ai vécu à Foi et Lumière dans ces années de responsabilité. Je ne quitte pas ma communauté et nous allons continuer avec Isabelle et Julie.
Merci Julie, je rends grâce à Dieu aussi pour toi. Je me souviens de ce que tu as dit un jour à Trosly alors que tout un groupe des Amériques était venu pour une retraite : « Quand Dieu m’a envoyée dans ma famille, j’étais comme un cadeau pour eux ». J’en ai été très ému.

Cher Jean, je te suis reconnaissant pour tout ce que j’ai reçu de toi pendant toutes ces années. Je rends grâce pour tout ce que j'ai reçu de Jésus et de Marie par ton intermédiaire. Je suis sûr que tu vas continuer - de là-haut - à veiller sur nous, à nous porter dans ta prière, à continuer à nous donner l’envie de mieux connaître Jésus à travers les plus petits. Je continuerai pour ma part à tenter de suivre fidèlement le plan de Dieu pour moi.

1 commentaire:

Marie ERRARD a dit…

Grand merci Ghislain ! Nul doute que Jean veillera désormais plus que jamais (et ce n'est pas peu dire !) sur toi, sur le mouvement, sur vous tous. Malgré l'apparente séparation.
Bien amicalement à vous deux et à Julie
Christian et Marie ERRARD