La ville d'Assise |
Foi et Lumière est né à Lourdes en 1971, mais les premières
années furent assez difficiles et il a fallu un pèlerinage à Rome en 1975, au
moment de l’année sainte, pour que le mouvement reprenne de l’élan ;
ce fut le Bienheureux Paul VI qui confirma le mouvement né quatre ans
auparavant. Il s’adressa aux pèlerins présents en leur disant ces mots
improvisés : « Dans quelques instants, en passant au milieu de vous,
je voudrais faire comprendre à chacun de vous : tu es aimé de Dieu, tel
que tu es. Il habite ton cœur. Remercie-le. Aie confiance en Lui. Vois :
Il te donne place parmi tous les autres chrétiens, dans son Eglise. Avec eux,
tu es appelé à former une famille où l’on s’aime comme des frères ». C’est
ce que Marie-Hélène Mathieu a rappelé au pape François quand il est venu vers
nous à la fin de l’audience sur la place Saint Pierre ce mercredi 24 juin,
premier jour du pèlerinage organisé par Foi et Lumière en Italie pour fêter ce
quarantième anniversaire.
Le pape François rencontre Emanuela |
Après la place Saint Pierre, nous prîmes la direction
d’Assise ; nous étions un millier de pèlerins venus de toute l’Italie,
mais aussi de Croatie, de Grèce, de Chypre, de Galilée et de France (trois
pèlerins avec Marie-Hélène Mathieu et Corinne Chatain). Nous avons passé trois
jours merveilleux dans cette belle ville d’Ombrie, trois jours sur les pas de
Saint François.
L'accueil très chaleureux de Don Domenico Sorrentino |
Les organisateurs de ce pèlerinage avaient particulièrement
bien soigné la préparation avec un thème général « Courage, c’est
moi » (Mt 14, 27) qui se déclinait chaque jour avec des épisodes de la vie
de Saint François. Des temps de réflexion, des temps de partage, des temps de
prière, des temps de fête ont rythmé ces journées qui sont passées trop vite…
Nous avons été très chaleureusement accueillis par Monseigneur Domenico
Sorrentino, évêque d’Assise, dans la basilique majeure, nous avons assisté à
des mimes merveilleux de poésie qui ont rendu vivants le cantique de la
création de Saint François, nous avons été transportés dans les différents pays
par de très beaux chants et de très belles danses…
Nous avons eu la joie de retrouver tous ceux que nous avions
déjà rencontrés dans d’autres événements, la joie de découvrir de nouveaux
visages et de se faire de nouveaux amis, la joie d’entendre Marie-Hélène
raconter les débuts de Fede e Luce quarante ans auparavant et rappeler la
figure charismatique de Mariangela que personne n’a oubliée…
Je me suis senti bien au milieu de cette foule, pèlerin
parmi les pèlerins, et j’ai pu prendre le temps d’aller à la rencontre des uns
et des autres, et de faire mon propre pèlerinage. Quand j’ai entendu
Marie-Hélène raconter les débuts de Foi et Lumière, j’entendais l’appel de San
Damiano à Saint François (« Va et répare ma maison », le thème
du dernier jour du pèlerinage). En effet, Jésus a demandé aussi à Jean Vanier
et à Marie-Hélène Mathieu de réparer l’Église qui s’écroulait de ne pas
accueillir les plus petits dans ses paroisses et ses pèlerinages ; sans
ces pierres angulaires, le bâtiment était comme construit sur du sable. Depuis
1971, à la suite de nos fondateurs, avec toute la chaîne de ceux qui ont
accepté de prendre des responsabilités, nous avons tous été des bâtisseurs de
la “cathédrale” de Foi et Lumière. Une cathédrale est un bâtiment baigné de
lumière ; habituellement, ce sont les vitraux qui font entrer la lumière,
mais pour notre cathédrale, ce sont nos fêlures qui laissent la lumière
pénétrer notre cathédrale.
Les communautés d'Italie sont toutes là |
Les briques apportées par chaque communauté
italienne représentaient bien ce premier mur, un mur un peu de guingois, un peu
branlant, mais plein de trous et d’espaces vides. Et il était bien clair qu’il
y avait encore beaucoup de travail pour achever la construction. Pendant une
veillée, nous avons mis de côté nos peurs (manque d’énergie, anxiété,
l’inattendu) en les déposant au pied de
la croix, tout en gardant précieusement, car cela fait partie de notre
identité, notre fragilité car, lorsque je
suis faible, c’est alors que je suis fort (2Co 12, 10). S’il y a encore
beaucoup de travail, ne nous décourageons pas, car si nous avons parfois du mal
à rester fidèles à l’appel de Jésus à reconstruire sa maison, il ne nous
abandonnera jamais, si nous manquons de
foi, lui reste fidèle à sa parole, car il ne peut se rejeter lui-même (2Tm
2, 13).
Dans cette œuvre de bâtisseur qui est encore devant nous,
n’oublions pas les murs qui se construisent dans les autres pays, en
particulier ceux qui ont besoin de notre solidarité, car leurs murs sont aussi
importants que les nôtres, sinon plus. Il a voulu ainsi qu’il n’y
ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous
le souci les uns des autres. Si un seul membre souffre, tous les membres
partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa
joie. (1Co 12, 25-26). En me
recueillant devant les tombes de Saint François et de Sainte Claire, je pensais
à tous ceux qui en Syrie, ne peuvent pas faire le deuil de leurs proches quand
les cimetières se trouvent dans des zones dangereuses ou qu’il est devenu
impossible de construire des stèles commémoratives…
La photo finale avec les 1000 pèlerins |
Le dernier jour, on
se dit toujours que c’était trop court quand c’est déjà le temps de se dire au
revoir, mais il faut bien repartir pour poursuivre notre travail de bâtisseurs ; chacun est reparti avec une petite brique, signe de cette mission que nous avons reçu à Foi et Lumière de construire une grande cathédrale !
J’ai pu saluer Emanuela avant de partir : elle était plus éveillée que la première fois
que nous nous étions rencontrés. Emanuela, j’ai été heureux de faire ta
connaissance, tu m’as confirmé dans ma mission de coordinateur en me demandant
non pas d’être avec toi pendant ce temps du petit déjeuner, mais de rester avec
toi. Je suis heureux de l’avoir fait, continue à veiller sur moi.
L'album photo
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